La situation des travailleuses et travailleurs en Suisse est extrêmement tendue. Dans ce contexte, l’initiative de résiliation de l’UDC ne ferait que nuire à toutes les personnes qui travaillent en Suisse, et mettre en danger des protections qui ont fait leurs preuves : c’est ce que l’USS a souligné aujourd’hui, lors d’une conférence de presse aux côtés de la Conseillère fédérale Karin Keller-Suter. Dans les périodes de crise plus encore que d’ordinaire, il s’agit des résoudre concrètement et rapidement les problèmes qui apparaissent. La capacité du Conseil fédéral et des partenaires sociaux à agir dans ce sens a été démontrée durant la pandémie de coronavirus. Elle a été encore renforcée par l’introduction de la prestation transitoire pour les travailleuses et travailleurs en fin de carrière. L’USS mènera une campagne forte et autonome contre l’initiative de résiliation pour défendre les emplois et les salaires.
Aujourd’hui, la Suisse a le système de protection des salaires le plus efficace d’Europe. Un salaire suisse pour rémunérer tout travail effectué en Suisse : ce principe est plus important que jamais, car la crise du coronavirus met sous pression les conditions de travail. L’initiative de l’UDC remet en question les droits des travailleuses et des travailleurs, et créerait de l’insécurité en matière de conditions de travail et de séjour. Le président de l’USS, Pierre-Yves Maillard, a souligné lors de la conférence de presse que « l’initiative de résiliation a pour unique but d’affaiblir les droits des gens qui travaillent. Son acceptation ne ferait que compliquer la sortie de la crise économique, mettrait sous pression tous les salaires et menacerait un dispositif de protection et de contrôle pourtant éprouvé ».
Plus de protection, pas moins
Chaque année, les salaires et les conditions de travail de presque 170 000 personnes professionnellement actives en Suisse sont contrôlées. Des rectifications de salaire à la hausse ont lieu. Mettre en danger ces mécanismes n’est pas acceptable. Grâce aux mesures d’accompagnement, les syndicats ont obtenu des conventions collectives de travail et des salaires minimums obligatoires aussi dans les branches et les professions où les bas salaires et le travail précaire ont trop longtemps été la règle.
Autrefois, les saisonniers n’avaient guère de droits. Cela ouvrait tout grand la porte au travail au noir et donc à plus de pression sur les salaires. Les employeurs pouvaient ainsi exploiter une main-d’œuvre bon marché afin d’augmenter leurs profits. C’est à cela que veut revenir l’initiative de résiliation.
Défendre le travail plutôt que de renforcer la crise
Avant la pandémie déjà, les syndicats accordaient une grande importance à la votation sur l’initiative de résiliation de l’UDC. Cette importance n’a fait que se renforcer alors que le pays connaît une crise économique sans précédent qui menace des dizaines de milliers de places de travail. Le 27 septembre, il faut un non clair et décidé : l’USS et ses fédérations s’engageront dans ce sens avec une campagne forte et autonome.
- Discours de Pierre-Yves Maillard (PDF)
- Site web de la campagne : www.salaires-emplois.ch