Quelque 200 travailleurs et travailleuses venus de toute la Suisse ont formé mercredi sur la Place fédérale à Berne une « ligne rouge » symbolique que le Conseil fédéral n’a pas le droit de franchir dans les négociations sur un accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Sous le slogan « Nous défendons les salaires et les conditions de travail », ils ont protesté contre le projet des conseillers fédéraux PLR Ignazio Cassis et Johann Schneider-Amman de saper les mesures d’accompagnement pour la protection des salaires et des conditions de travail. Ces deux conseillers fédéraux aimeraient en effet soumettre les mesures d’accompagnement à l’accord-cadre Suisse-UE et laisser ainsi les tenants d’une ligne dure relativement au marché intérieur au sein de l’UE décider de la protection effective des salaires en Suisse.
Par cette action, les travailleurs et travailleuses réaffirment qu’ils ne négocieront pas sur le démantèlement de la protection des salaires. Ils exigent que le Conseil fédéral respecte la « ligne rouge » qu’il a lui-même confirmée à plusieurs reprises et, ainsi que cela a toujours été promis, ne les soumette pas à l’accord-cadre.
Ils ont rappelé que la Suisse, qui se situe au centre de l’Europe, a besoin de relations stables et bonnes avec l’UE et qu’à cet effet, une protection efficace et autonome des salaires et des conditions de travail est nécessaire. Ils ont également rappelé que la mise en place de la libre circulation des personnes, combinée avec des mesures d’accompagnement opérantes, a été un important progrès. De fait, cela a signifié la fin du statut inhumain de saisonnier et de l’arbitraire patronal qui échappait à tout contrôle. Ce n’est qu’ainsi qu’a été remplie la condition permettant d’appliquer le principe selon lequel en Suisse, on doit verser des salaires suisses. Pour atteindre cet objectif, les mesures d’accompagnement doivent être continuellement adaptées aux nouveaux défis et renforcées, mais pas démantelées. Elles resteront la clé du succès des Accords bilatéraux seulement si la Suisse comble par elle-même les lacunes existantes.