La prévoyance vieillesse est en difficulté : les rentes baissent alors que les cotisations augmentent. Les personnes qui partent maintenant ou bientôt à la retraite toucheront une rente inférieure à celles de la génération précédente. Augmenter les rentes AVS est la solution la meilleure et la plus sensée financièrement pour assurer un niveau de décent des rentes. C’est particulièrement important pour les femmes, qui sont souvent défavorisées en matière de retraite. C’est pourquoi les délégué-e-s réunis au du 56e Congrès de l’Union syndicale suisse (USS) ont donné le mandat aux instances de l’USS de préparer une initiative populaire pour une 13e rente AVS.
Les rentes du 2e pilier diminuent d’année en année. Pourtant, la Suisse est de plus en plus riche et les gens qui exercent une activité professionnelle versent des sommes plus importantes chaque année dans leur caisse de pension. En cause : des taux d’intérêts bas et les bénéfices que les banques et les compagnies d’assurance tirent du 2e pilier.
Les rentes AVS, elles, augmentent, car elles sont adaptées au renchérissement et partiellement à l’évolution des salaires, ce qui est positif. Mais elles sont toujours à la traîne par rapport aux salaires. En outre, les primes maladie absorbent une part toujours plus importante des rentes. De plus en plus de rentières et rentiers AVS dépendent dès lors des prestations complémentaires.
En raison de la baisse des rentes du 2e pilier, couplée avec l’augmentation du coût de la vie, la Suisse s’éloigne de plus en plus de l’objectif constitutionnel qui stipule que la caisse de pension et l’AVS ensemble doivent permettre de « maintenir de manière appropriée [le] niveau de vie antérieur ».
Dans la situation actuelle, seul un renforcement de l’AVS peut assurer un niveau décent des rentes pour les retraité-e-s. Nous voulons donc une 13e rente AVS, au même titre que le 13e salaire dont bénéficie la majorité des salarié-e-s. Cela a un coût. Mais pour les revenus faibles et moyens, l’AVS demeure la prévoyance vieillesse présentant le meilleur rapport prix-prestation, grâce aussi à son caractère éminemment social. Elle permet à 92 % des salarié-e-s de toucher plus de rente que ce qu’ils ou elles ont cotisé.
Un renforcement de l’AVS est tout particulièrement avantageux pour les femmes, car elles n’ont souvent qu’une petite rente LPP, voire aucune. Mais aussi parce que le travail non rémunéré d’éducation et de soins, contrairement au 2e pilier, contribue à faire augmenter les rentes AVS. Au premier jour du Congrès, les délégué-e-s de l’USS ont donné au Comité le mandat d’élaborer dans le détail un texte d’initiative populaire pour une 13e rente AVS, qui sera soumis à l'assemblée des délégué-e-s.