Lors de leur 56e Congrès, les délégué-e-s de l’Union syndicale suisse (USS) ont élu samedi 1er décembre le conseiller d’État vaudois Pierre-Yves Maillard au poste de président de l’USS. Le socialiste succède à Paul Rechsteiner, qui a quitté ses fonctions après 20 ans à la présidence. Les délégué-e-s ont honoré leur président sortant d’une longue ovation. Par ailleurs, le congrès de deux jours a traité des thèmes centraux suivants : la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes ainsi que plusieurs textes d’orientation et résolutions visant à renforcer le pouvoir d’achat des personnes avec des revenus ou des rentes basses ou moyennes.
En soutenant activement la grève des femmes du 14 juin 2019, les délégué-e-s ont décidé à l’unanimité de faire du thème de l’égalité un point fort de l’actualité syndicale des prochains mois. Le Congrès a par ailleurs décidé, dans une résolution, d’élaborer un important paquet de mesures contre les discriminations, notamment salariales, et de le soumettre lors d’une assemblée de délégué-e-s.
La lutte pour des rentes décentes constitue aussi l’un des éléments essentiels de l’action syndicale. Les délégué-e-s ont chargé les instances de l’USS de préparer le lancement d’une initiative populaire pour une 13e rente AVS. Augmenter les rentes AVS est le seul moyen sensé de compenser les baisses constantes des rentes du 2e pilier pour les futurs retraité-e-s. L’AVS présente en effet le meilleur rapport prix-prestations de la prévoyance vieillesse suisse. Pour plus de trois quarts des assuré-e-s, la rente touchée est supérieure au montant des cotisations qu’ils ont dû verser. Seule une hausse des rentes AVS permet de remplir le mandat constitutionnel selon lequel les rentes des 1er et 2e piliers doivent permettre ensemble de maintenir de manière appropriée le niveau de vie antérieur.
En outre, le Congrès a décidé de soutenir activement l’initiative populaire en préparation sur la réduction des primes-maladie. Ces dernières, qui ne cessent d’augmenter, absorbent en effet toujours plus le pouvoir d’achat de la population. La coupe est pleine.
Les délégué-e-s de l’USS ont aussi clairement fait savoir qu’ils combattront énergiquement les attaques contre la protection des salaires et des conditions de travail ainsi que les durées du travail. Ils ont adressé un message clair au Conseil fédéral : il n’est pas question de renoncer à la ligne rouge de la protection des salaires dans les négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne. Si nécessaire, les syndicats combattront le démantèlement de la protection des salaires également au moyen d’un référendum. Ils feront aussi passer devant le peuple la révision prévue de la loi sur le travail si cette attaque contre les durées du travail passe le cap des délibérations parlementaires.