Les travailleurs et travailleuses sont frappés de plein fouet par la crise liée au coronavirus : beaucoup d’entre eux gagnent moins d’argent et ont du mal à joindre les deux bouts. Des emplois disparaissent. En plus, il y a la double charge du télétravail (ou de la peur pour sa santé sur le lieu de travail) et de la garde des enfants à la maison. Pour nous, il était donc d’autant plus important cette année de mettre en lumière à l’occasion du 1er Mai les réalités du monde du travail, sous la devise : « Solidarité, plus que jamais ! ». Pas une mince affaire : c’était en effet la première fois en 130 ans que le 1er Mai ne pouvait pas être célébré avec des manifestations et des cortèges.
Au cœur du dispositif « alternatif » : une émission en direct sur Internet. On a pu y voir et entendre notamment le président de l’USS Pierre-Yves Maillard, la vice-présidente du PS Suisse Ada Marra, le secrétaire syndical Giangiorgio Gargantini (Unia Tessin) et Vanessa Monney, secrétaire syndicale au SSP. D’une même voix, les intervenant-e-s ont souligné l’importance de la solidarité, surtout en période de crise comme aujourd’hui. Pour Pierre-Yves Maillard, il s’agira de convaincre les gens du bien-fondé d’un projet solidaire et du modèle social. L’USS a d’ailleurs lancé le même jour l’appel « Pour une sortie de crise solidaire ». Cet appel exige que les personnes à salaires bas ou moyens touchent l’intégralité de leur rémunération en cas de chômage partiel. Il demande aussi une interdiction des dividendes dans les entreprises qui ont perçu des aides publiques ou ont eu recours au chômage partiel. Et surtout : pas de licenciements dus au coronavirus !
En plus de cette grande manifestation numérique, nous avons pu bénéficier de nombreuses contributions venant des unions syndicales cantonales ou régionales ainsi que des fédérations : des dizaines de vidéos provenant des quatre coins de la Suisse et de nombreux ateliers et discussions via vidéo. Le mouvement syndical a fait preuve avec brio de sa force et de sa capacité d’innovation. Dans plusieurs cantons, cette mobilisation a été complétée par des actions réelles, soit aux fenêtres et aux balcons, soit par petits groupes de personnes arborant des banderoles dans la rue ou sur les places.