Un premier mai sans précédent bat son plein aujourd’hui. Il se déroule principalement en ligne, mais la mobilisation n’en est pas moins forte. Le monde du travail a fait entendre ses réalités et ses problèmes concrets, car sur le terrain, la situation est extrêmement tendue: nombre de salarié-e-s touchent moins de salaire que d’habitude et peinent à joindre les deux bouts, tandis que de nombreuses places de travail disparaissent. Un appel lancé aujourd’hui demande donc un remplacement à 100% du salaire pour les revenus les plus bas, et une cessation immédiate des licenciements.
Depuis 130 ans, le 1er mai est la journée internationale des travailleuses et des travailleurs. Cette année, pour la toute première fois dans l’histoire du pays, elle n’a pas pu être célébrée dans des rassemblements. Cette année, la solidarité la plus efficace s’exprime en effet par le maintien des distances. Mais si la dimension sociale du 1er mai, dans les manifestations et sur les places, a dû être mise de côté, le monde du travail a néanmoins été au centre de l’attention. Sous le slogan solidarité, plus que jamais !, les syndicats ont donné leurs priorités dans la crise que nous affrontons.
Par plusieurs dizaines de contributions vidéo venues de toutes la Suisse, par des ateliers et tables rondes en direct tenues toutes la journées relayées sur les réseaux sociaux, en racontant le quotidien au travail et en discutant des perspectives d’avenir, tous les acteurs engagés en faveur du progrès social ont fait entendre leur voix. Dans de nombreux cantons, de nombreuses actions physiques réalisées depuis les fenêtres et les balcons sont venus compléter la mobilisation. Enfin, le programme en direct en français, diffusé sur la page mai2020.ch et sur tous les canaux des fédérations membres de l’USS, vient de s’achever. Elle a rassemblé les interventions de Pierre-Yves Maillard (président de l’USS), Ada Marra (vice-présidente du PS suisse), Vanessa Monney (secrétaire syndicale au SSP Vaud), Giangiorgio Gargantini (secrétaire régional pour le Tessin à Unia) et Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT), pour un tour d’horizon des problématiques soulevées par la situation actuelle – dans notre pays, mais aussi au-delà de ses frontières.
Egalement présente dans le programme en direct en allemand, la présidente d’Unia, Vania Alleva, a souligné que « la sécurité sociale est ce qui nous rend forts, la solidarité est ce qui nous permet d’avancer : la crise que nous traversons le démontre une nouvelle fois ». Pour Pierre-Yves Maillard, président de l’USS, la mobilisation du monde du travail en ce premier mai est plus nécessaire que jamais : « la seule sortie de crise possible est celle qui se fonde sur la justice sociale ».
Dans la crise que nous traversons actuellement, la situation de nombreuses personnes qui travaillent est extrêmement sérieuse. Des centaines de milliers de salarié-e-s viennent de traverser le mois d’avril avec un revenu réduit de 20% – alors que, parfois, le salaire habituel permet tout juste de joindre les deux bouts. Dans le même temps, des entreprises licencient – et d’autres versent des dividendes à leurs actionnaires, alors qu’elles bénéficient d’un dispositif de chômage partiel extraordinaire et financé par l’argent public. C’est pourquoi les syndicats lancent aujourd’hui l’appel Pour une sortie de crise solidaire, qui demande un remplacement à 100% des salaires jusqu’à 5000 francs nets et la garantie des emplois dans les entreprises qui perçoivent des indemnités de chômage partiel.