Un homme aime un homme, une femme aime une femme : en Suisse comme ailleurs en Europe, c’est tout naturel aujourd’hui. Ce qui est moins répandu par contre, c’est la protection légale ainsi que l’acceptation sociale des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bi-, trans- et intersexuel-le-s) : la Suisse n’est qu’au 27e rang dans le classement européen en la matière ! Pour les lesbiennes et les gays, les insultes personnelles, le refus de certains services voire même des agressions n’appartiennent malheureusement toujours pas au passé.
À l’initiative du syndicaliste Matthias Reynard, le Parlement a donc inscrit dans la loi la protection des lesbiennes, des gays et des bisexuel-le-s contre la haine et la discrimination. Pour être précis, il a été décidé d’étendre l’article de la norme pénale contre le racisme au critère de l’orientation sexuelle. Ainsi, on pourra à l’avenir poursuivre pénalement les personnes ou organisations qui appellent à la haine contre les lesbiennes, les gays et les bisexuel-le-s. Mais cela ne plaît pas aux bigot-e-s et aux réactionnaires dans ce pays. Raison pour laquelle nous voterons le 9 février sur cette modification de la loi.
La discrimination se produit là où ou les gens passent du temps, et donc trop souvent aussi sur le lieu de travail. Les personnes LGBTI sont particulièrement touchées : moqueries, remarques obscènes et exclusion sociale sont monnaie courante dans le monde du travail. Parfois, la discrimination va même plus loin, p.ex. jusqu’au licenciement ou au refus d’embaucher. C’est là que la norme pénale élargie permettra d’intervenir et de fournir enfin une base légale pour se défendre contre de telles pratiques abusives. Qualifier ce changement de la loi d’« atteinte à la liberté d’expression », comme le font les opposant-e-s, est tout simplement pitoyable.
En tant que syndicats, nous nous battons depuis longtemps pour une société et un monde du travail où chaque personne est traitée équitablement et appréciée à sa juste valeur, indépendamment de la couleur du passeport, de l’âge, de la religion, du genre ou, justement, de l’orientation et de l’identité sexuelles. L’égalité à tous les niveaux devrait aller de soi et est un principe constitutionnel. Pourtant même dans le monde du travail, elle doit être défendue – et parfois (re)conquise – tous les jours. Les syndicats s’engagent dans cette lutte, dans les entreprises comme dans la politique.
Conclusion : la votation du 9 février a une portée symbolique importante. Voulons-nous d’une Suisse où chacun et chacune a sa place et se sent en sécurité et apprécié ? Ou voulons-nous continuer de laisser quelques individus attaquer les minorités pour diviser la société ? Notre réponse est claire : Oui à la protection contre les discriminations !