L’alliance référendaire a remis aujourd’hui à la Chancellerie fédérale plus de 150 000 signatures contre la réforme AVS 21. Grâce à une formidable mobilisation, elle est parvenue à récolter trois fois plus de signatures que nécessaire et ce, avant même la fin du délai ! Cette large alliance peut donc lancer un signal fort contre un projet de démantèlement qui cherche à économiser quelque 10 milliards de francs sur le dos des femmes. Celles-ci accusent pourtant toujours un déficit de rente d’à peu près un tiers par rapport aux hommes. Détériorer encore davantage leur situation à la retraite n’est tout simplement pas acceptable.
Mais il n’y a pas que cela : AVS 21 est la première étape d’un plan de longue haleine visant à démanteler la prévoyance vieillesse. Au programme : faire passer l’âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde, voire davantage. Dans le 2e pilier aussi, un projet de baisse des prestations est sur la table. Il servira surtout les intérêts des gens qui gagnent le plus ainsi que ceux des banques et des assurances.
En d’autres mots : il faudra travailler plus et toucher moins de rente. Les banques et les assurances veulent affaiblir l’AVS, parce qu’elles n’ont rien à y gagner, et développer la prévoyance privée, tellement plus lucrative. Mais l’immense majorité des gens qui travaillent ne profitent pas du 3e pilier, trop coûteux, mais bien d’une AVS forte. Raison de plus pour stopper maintenant ces projets avec un NON clair et net à AVS 21.
Lors de la remise des signatures devant la Chancellerie fédérale, la présidente d’Unia, Vania Alleva, a martelé : « Les femmes en Suisse ont besoin de rentes plus élevées, pas d’un âge de la retraite plus élevé ! » Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), estime pour sa part qu’il y a d’autres solutions que des baisses de rentes et le relèvement de l’âge de la retraite : « Avec les bénéfices exceptionnels et les taux d’intérêt négatifs de la Banque nationale, nous pouvons renforcer l’AVS au lieu de faire des économies sur le dos des femmes. »
La conseillère nationale verte et présidente du SSP Katharina Prelicz-Huber a rappelé la situation actuelle des femmes en matière de retraite : « Les femmes touchent globalement au moins un tiers de moins de rente de vieillesse que les hommes : une femme sur quatre ne vit que de l’AVS et donc sous le minimum vital. » Coprésidente du PS Suisse, Mattea Meyer a donné des chiffres concrets pour illustrer la réalité que vivent la plupart des femmes à la retraite dans notre pays : « Une femme sur deux touche moins de 3000 francs par mois de rente, y compris avec le 2e pilier. »
Pour Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, un projet de réforme sur le dos des femmes est inacceptable : « Au lieu d’obtenir l’égalité salariale, les femmes écopent de la retraite à 65 ans. Elles devront travailler plus longtemps, alors que la Banque nationale aurait assez d’argent pour un financement équitable de l’AVS. »
Aux côtés des syndicats, organisations et partis politiques, les collectifs de la grève féministe s’engagent également pour le référendum. Au nom de ces collectifs, Marie Jolliet a souligné : « Nous voulons une réforme qui assure une retraite digne à chaque personne. Il faut augmenter les rentes, pas l’âge de la retraite ! »