AVS 21 n’est qu’un début – augmenter l’âge de la retraite, c’est baisser les rentes

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Communiqués de presse

Une large alliance lance le référendum contre AVS 21

Le projet de relèvement de l’âge de la retraite vise à faire près de 10 milliards d’économies sur le dos des femmes. Leurs rentes diminueraient en moyenne de 1200 francs par an. Alors même qu’aujourd’hui encore, les femmes perçoivent des rentes inférieures d’un tiers à celles des hommes. Toute détérioration de la situation est par conséquent inacceptable. Au lieu de tenir enfin la promesse de rentes qui suffisent pour vivre, le Parlement cherche de nouveau à affaiblir l’AVS. Car il est bien clair qu’AVS 21 n’est qu’un début : les employeurs et les partis de droite et du centre prévoient de nouvelles attaques contre la pièce maîtresse des assurances sociales suisses. La retraite à 67 ans pour tout le monde figure déjà à l’ordre du jour et d’autres baisses de rentes sont prévues dans les caisses de pensions. Voilà pourquoi une large alliance formée de syndicats, de partis politiques, d’associations professionnelles et de collectifs féministes lancer aujourd’hui le référendum contre la première étape d’un démantèlement des rentes, soit AVS 21.

La large alliance référendaire contre AVS 21 lance aujourd’hui le référendum, lors d’une conférence de presse commune. Ce projet de démantèlement de l’AVS est un marché de dupes. Les femmes seraient seules à subir une réduction unilatérale de prestations dans la réforme prévue, avec le relèvement de l’âge de la retraite. Selon Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), il est scandaleux que le Parlement ferme les yeux sur la situation de la population retraitée, à commencer par les femmes. Son constat est clair : « La moitié des femmes parties à la retraite en 2019 ont dû se contenter de moins de 1770 francs d’AVS par mois. Ces rentes sont trop basses et de nouvelles détériorations sont tout simplement intolérables ». Pour Vania Alleva, présidente d’Unia, AVS 21 ne tient pas compte des problèmes actuels des femmes à la retraite et n’en résout aucun. Au contraire, « cette réforme entièrement réalisée sur le dos des femmes est inacceptable. Nous combattrons de toutes nos forces le relèvement de l’âge de la retraite des femmes ».

Léonore Porchet, conseillère nationale Les Vert-e-s et vice-présidente de Travail.Suisse, souligne que l’AVS perd chaque année 825 millions de francs à cause de la discrimination salariale subie par les femmes. Il est honteux de vouloir faire payer la facture de ce « paquet de réformes » aux femmes. « Les femmes sont déjà massivement discriminées aujourd’hui, à la retraite comme sur le marché du travail, et devraient encore faire les frais de cette réforme. C’est inacceptable. » Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, ajoute que la retraite à 66 ou 67 ans est déjà prévue, et que la lutte contre AVS 21 n’est donc qu’un début : « Le relèvement de l’âge de la retraite n’est pas la bonne solution, pas plus pour les femmes que pour les hommes, et les syndicats s’y opposeront ». Marina Carobbio, conseillère aux États socialiste, souligne que les compensations prévues pour les femmes de la génération transitoire sont totalement insuffisantes : « Les femmes de la génération transitoire devraient se contenter de miettes. »

Les collectifs de la grève féministe s’engagent aussi pour le référendum. En leur nom, Anna-Béatrice Schmaltz souligne que « tant que les retraites des femmes seront inférieures d’un tiers à celles des hommes, il est absurde et absolument injustifié de relever l’âge de la retraite des femmes ». Michela Bovolenta, secrétaire centrale au SSP et représentante des collectifs romands de la grève féministe, résume bien la colère des femmes : « Le Parlement ne nous a hélas pas écoutées. Il doit veiller à renforcer l’égalité à la retraite, au lieu de prévoir un démantèlement sur le dos des femmes. C’est le montant des rentes des femmes qu’il faut augmenter, pas l’âge de la retraite ! »

Deux ans après que plus de 500 000 femmes sont descendues dans la rue pour réclamer plus de temps, de respect et d’argent, les revendications majeures du mouvement de la Grève des femmes* continuent d’être ignorées. Le bilan est misérable : les bas salaires, la discrimination salariale, le travail à temps partiel ou non rémunéré restent le lot de beaucoup de femmes. Avec pour résultat qu’à la retraite, leur situation est scandaleusement délétère. Avec AVS 21, les choses ne feront qu’empirer. Même les femmes proches de l’âge de la retraite s’exposent à une détérioration concrète de leurs conditions.

Dans la réforme du 2e pilier non plus (LPP 21), les femmes n’ont pas été ménagées et le niveau des prestations a été brutalement revu à la baisse. La large alliance constituée s’opposera par conséquent farouchement à la hausse de l’âge de la retraite des femmes, le référendum contre AVS 21 n’étant que le début de son engagement. Il faut améliorer la situation des femmes à la retraite, au lieu de la détériorer. Les femmes ont entendu assez des belles paroles, leur patience est à bout.

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