Assemblée des délégué·e·s

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Les salaires doivent augmenter

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Communiqués de presse

Assemblée des délégué-e-s de l'USS

Lors de son Assemblée des délégué-e-s (AD), les délégué-e-s de l'Union syndicale suisse (USS) ont débattu du retard croissant en matière de salaires. Les délégué-e-s considèrent que les salaires trop bas des personnes qualifiées constituent un problème majeur. C'est pourquoi une résolution a été adoptée en faveur d'une revalorisation des salaires après l'apprentissage et d'augmentations salariales substantielles pour tous. Toute personne ayant fait un apprentissage doit gagner au moins 5 000 francs par mois. Les délégués se sont en outre prononcés dans d'autres résolutions en faveur d'une amélioration des conditions de travail des acteurs culturels et se sont solidarisés avec les travailleurs de Vetropack à St-Prex (VD). Ils ont pris position dans deux résolutions sur les conflits en Ukraine et en Palestine.

Un tournant nécessaire dans la politique des salaires et des revenus

Les salaires réels ne sont pas beaucoup plus élevés aujourd'hui qu'en 2016. La raison principale est que de nombreux employeurs n'ont même pas voulu accorder à leurs employé-e-s la compensation du renchérissement – alors que la productivité ne cesse d'augmenter.

Il faut un tournant dans la politique suisse des salaires et des revenus. Les salaires réels des personnes à revenu normal et à faible revenu doivent augmenter de manière significative. Les personnes ayant fait un apprentissage doivent gagner au moins 5000 francs par mois. En général, les salaires doivent atteindre au moins 4500 francs. Ces augmentations de salaire sont possibles au vu de la situation des entreprises. Le rendement et les marges sont bons.

En matière de politique fiscale, l'impôt par tête sur les primes d'assurance maladie doit être réduit – par le biais de réductions de primes plus faibles. C'est ce que prévoit l'initiative pour l'allègement des primes. Personne ne devrait avoir à dépenser plus de 10 % de son revenu pour les primes.

Améliorer les conditions de travail des acteurs culturels au lieu de réduire les budgets

En Suisse, rares sont les actrices culturelles et acteurs culturels qui atteignent le salaire médian. Au contraire, la moitié des indépendant-e-s du secteur génèrent un revenu annuel de 25 000 francs grâce à leurs activités. A cela s'ajoutent des horaires de travail extrêmement flexibles, des trous dans les revenus et des conditions de travail souvent difficiles.

C'est pourquoi l'USS s'engage, avec ses fédérations actives dans la culture, pour que des salaires décents soient au cœur de la politique culturelle nationale et que la protection sociale des acteurs culturels soit améliorée. Le respect des salaires fixés dans les conventions collectives et des recommandations en matière de salaires et d'honoraires doit donc être garanti également dans le cadre de l'encouragement public de la culture.

Les coupes prévues par le Conseil fédéral dans l'encouragement public de la culture sont donc d'autant plus problématiques. L'USS demande d'y renoncer.

Soutien aux travailleurs et travailleuses de Vetropack à St-Prex (VD)

L'USS soutient les travailleuses et travailleurs du site historique de la verrerie de Vetropack à Saint-Prex dans leur lutte légitime et exemplaire pour sauver leurs emplois et, plus largement, pour défendre l'industrie dans leur région. Leur mobilisation ainsi que l'énergie qu'ils ont déployée ces dernières semaines pour démontrer la viabilité économique de leur site de production méritent le plus grand respect.

Les ouvriers du site de St-Prex travaillent dur, pour beaucoup d'entre eux depuis de nombreuses années. De véritables négociations sur un plan social digne de ce nom doivent s'entamer.

Pour un cessez-le-feu immédiat en Palestine

L'USS est choquée par la spirale de la violence au Proche-Orient. Plus d'un millier de civils innocents ont été victimes de la terreur du Hamas, torturés, violés et enlevés en Israël le 7 octobre 2023. Depuis lors, l'armée israélienne a tué ou poussé à la mort au moins 35 000 civils, dont de nombreux enfants, dans le cadre d'une campagne inacceptable et totalement disproportionnée à Gaza. Le siège israélien de la bande de Gaza a bloqué l'accès aux biens de base tels que l'eau, la nourriture et le carburant et a contraint plus de deux millions d'habitants à lutter pour leur survie. La catastrophe humanitaire causée par les 16 années de blocus illégal de la bande de Gaza occupée par Israël ne fera que s'aggraver si les combats ne cessent pas immédiatement.

C'est pourquoi l'USS exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et durable de toutes les parties au conflit. L'armée israélienne doit arrêter immédiatement son attaque, se retirer de Gaza, lever le blocus et ouvrir la voie à l'aide humanitaire dont Gaza a un urgent besoin. Le groupe terroriste Hamas doit cesser ses tirs de roquettes sur Israël. L'USS exige également la libération immédiate des otages enlevés par le Hamas en Israël et de tous les Palestiniens et Palestiniennes arrêtés extrajudiciairement. La Suisse doit renoncer à la livraison à Israël d'armes et de biens à double usage qui pourraient être impliqués dans les actes de guerre et les violations de droits humains à Gaza et en Cisjordanie et abandonner tout transfert de technologie et de savoir-faire d’institutions suisses qui pourraient conduire à des violations des droits humains à Gaza et en Cisjordanie. La Suisse doit également soutenir l'enquête de la Cour pénale internationale et de la Cour internationale de justice sur les crimes commis par les parties au conflit. L'USS demande également le désarmement permanent et la dissolution du Hamas, ainsi que des sanctions appropriées contre le gouvernement israélien jusqu'à ce qu'il mette fin à la colonisation illégale dans les territoires occupés, et contre les pays qui ont soutenu et financé les attaques barbares du groupe terroriste Hamas le 7 octobre. Enfin, la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat souverain au sens du droit international, ainsi que l'application et la garantie d'une solution à deux Etats, sont des conditions qui assurent une cohabitation pacifique des habitants d'Israël et de la Palestine.

Pour une paix juste en Ukraine

La guerre d'agression russe contre l'Ukraine se poursuit sans relâche et avec une extrême brutalité, même après plus de deux ans. Les souffrances pour les personnes et pour la société sont incommensurables. L'USS s'engage pour une paix juste pour l'Ukraine, pour la souveraineté complète de l'Ukraine dans ses frontières de 2013 reconnues par le droit international et pour la reconnaissance de l'autodétermination ukrainienne, de la démocratie et de son chemin vers l'Europe.

L'USS demande au Conseil fédéral et au Parlement de débloquer au plus vite les 5 milliards de francs annoncés en faveur de l'Ukraine. Ils ne doivent en aucun cas être prélevés sur l'aide au développement ordinaire.

Dans sa stratégie pour l'Ukraine, la Suisse doit souligner l'importance de la justice et du partenariat social. Une partie des fonds suisses doit être utilisée pour renforcer le dialogue social, la formation professionnelle et continue, la protection de la santé et la sécurité au travail (notamment le traitement de l'amiante). En accord avec les syndicats ukrainiens, l'USS demande aux autorités ukrainiennes d'adopter une réforme du droit du travail qui respecte les normes fondamentales de l'OIT et les normes sociales de l'UE et qui donne aux syndicats une position forte. Sans cela, la reconstruction ne sera pas tournée vers un avenir juste.
 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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