Dans son dossier récemment consacré aux vacances, l’Office fédéral de la statistique (OFS) arrive à une conclusion peu surprenante : celles et ceux qui ne bénéficient déjà pas d’une bonne durée du travail et d’un bon salaire sont aussi pénalisés en matière de vacances. Les données des graphiques ci-dessous concernent l’année 2010.
Alors que seuls 48 % des salarié(e)s avec un revenu annuel maximal de 60 000 francs bénéficient de 5 semaines ou plus de vacances, ce taux passe à un confortable 77 % chez les gros salaires de plus de 110 526 francs par an (1er graphique). La situation est semblable en matière de temps de travail hebdomadaire : seuls 50 % des salarié(e)s qui travaillent 43 heures ou davantage par semaine ont 5 semaines ou plus de vacances par année. Pour ceux et celle qui travaillent moins de 41 heures hebdomadaires, cette proportion s’élève déjà à 65 % (2e graphique).
Mais ce n’est pas tout. La taille de l’entreprise a aussi une forte influence sur la durée du temps de repos concédé aux salarié(e)s. Alors que dans les plus petites entreprises, de quatre salarié(e)s au maximum, 42 % seulement des collaborateurs et collaboratrices ont 5 semaines ou plus de vacances, ce taux grimpe à 70 % dans les grandes entreprises de plus de 100 employé(e)s.
Malgré ces chiffres, les adversaires de l’initiative ne se lassent pas de répéter leur ritournelle du libre marché. L’attribution des vacances et leur durée doivent être laissées aux branches économiques, il ne faut en aucun cas d’intervention légale dans ce domaine. C’est pourtant justement ce laisser-faire qui est à l’origine de la répartition actuelle, complètement inégalitaire, des vacances. L’État étant resté passif, le libre marché a redistribué de bas en haut non seulement les gains, mais aussi le temps de récupération.
Les bas salaires privent déjà celles et ceux qui travaillent durement de leur part de la valeur produite ; s’octroyer des profits supplémentaires au prix de leur santé, en leur refusant un temps de récupération suffisant, est totalement indéfendable. Ce dernier point au moins peut être changé le 11 mars. L’initiative « 6 semaines de vacances pour tous » introduira immédiatement 5 semaines de vacances pour tout le monde et, pendant les 5 ans qui suivront, ajoutera chaque année un jour de vacances supplémentaire. Au terme de cette période, tous les salarié(e)s auront au moins 6 semaines de vacances, indépendamment de leur horaire de travail, de leur revenu et de l’entreprise qui les emploie. Bref : un droit aux vacances plus équitable pour tous et toutes.
N’oubliez donc pas: jusqu’au 11 mars, OUI à l’initiative «6 semaines de vacances pour tous! »
Le dossier sur les vacances de l’Office fédéral de la statistique (OFS) peut être consulté à l’adresse suivante :
http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/03/02/blank/dos/01.html.
