Bonne nouvelle : la commission de l’économie et des redevances du Conseil des États a décidé de suspendre jusqu’à fin 2015 le traitement de la motion Niederberger qui demande que les salarié(e)s de certaines branches puissent renoncer à enregistrer leur durée du travail. Mais ce n’est là qu’une victoire d’étape.
Le conseiller aux États Paul Niederberger veut permettre aux salarié(e)s de certaines branches de signer une déclaration par laquelle ils renoncent à enregistrer leur durée de travail. Cette motion, le Conseil des États l’avait renvoyée à sa commission lors de la session parlementaire du printemps pour examen approfondi. Celle-ci a décidé maintenant d’en suspendre le traitement jusqu’à fin 2015. La procédure expéditive engagée pour supprimer l’enregistrement de la durée du travail dans certaines branches a donc à tout le moins échoué dans un premier temps. Mais dans un premier temps seulement.
De fait, un large front d’ultralibéraux veut brutalement « élaguer », voire entièrement supprimer, l’obligation de saisir son temps de travail. À un moment ou à un autre, ils vont donc revenir à la charge. Mais, pour l’Union syndicale suisse (USS), une chose est claire : l’obligation d’enregistrer son temps de travail doit être maintenue, car elle est cruciale. Sans elle en effet, le travail gratuit, la sous-enchère salariale et l’exploitation du personnel seraient beaucoup plus faciles. On peut aussi voir en elle un instrument efficace de prévention contre les charges de travail trop élevées, contre le stress et ses conséquences : les maladies psychiques. En outre, il est possible grâce à elle de contrôler l’application des mesures d’accompagnement ! Enfin, elle est également la base indispensable à divers calculs et contrôles, comme dans le cadre de la lutte contre le travail au noir, la détermination des prestations et des cotisations sociales et la perception d’indemnités en cas d’intempérie (construction) ou le chômage partiel (industrie, services).
Pour toutes ces raisons, nous ne baisserons par conséquent pas la garde, même si nous sommes déjà à mi-chemin.