L’aperçu des résultats auxquels les négociations conventionnelles et salariales ont abouti en 2008/2009 montre d’abord que quelques nouvelles CCT ont été conclues. Cela concerne notamment le domaine couvert par le SEV (Syndicat du personnel des transports) qui dispose désormais d’une CCT-cadre pour les chemins de fer à voie normale (durée indéterminée), ainsi qu’une CCT avec les Chemins de fer appenzellois et d’une autre conclue avec RailGourmio (restauration ferroviaire). Au chapitre des CCT renouvelées, on remarquera celle - contestée, mais nettement acceptée par quatre cinquièmes des membres en votation générale - que comedia a conclue dans les arts graphiques. Ce CCT, masculin en l’occurrence, améliore certes la situation des salaires minimaux conventionnels, mais introduit aussi une baisse des indemnités de nuit. Le renouvellement de la CCT de la chimie et de la pharma bâloises (Unia) s’est traduit par quelques nouveaux acquis en faveur de la famille.
Le conflit dans la construction
Ce conflit, de toute évidence le plus dur de tous, a concerné le secteur principal de la construction. Les entrepreneurs avaient dénoncé la convention nationale en 2007 parce qu’ils voulaient obtenir plus de flexibilité en matière d’horaires de travail et reporter le risque entrepreneurial sur leurs employé(e)s. La nouvelle CCT n’a pu être conclue au printemps 2008 qu’après une vague de grèves (automne 2007) et une médiation des pouvoirs publics, toutefois après deux tentatives. On a ainsi trouvé, pour les indemnités en cas d’intempéries, de pannes techniques ou de pénurie de travail, une solution acceptable pour les patrons et transparente pour les salarié(e)s. C’est sans devoir passer par un conflit de cette ampleur que le ssp (Syndicat suisse des services publics) a pu renouveler une vingtaine de CCT dans les domaines du social, des soins et de la santé, des transports publics suburbains, de l’énergie et de la formation. Pour sa part, la presse de Suisse alémanique et du Tessin connaît toujours un vide conventionnel. C’est en 2004 que les éditeurs ont résilié la CCT parce qu’ils ne voulaient plus régler la question des salaires à ce niveau, mais à celui des entreprises. Ce qui a entraîné l’opposition des syndicats.
L’aperçu de l’USS fait encore apparaître que beaucoup de CCT renouvelées prévoient une amélioration en matière de vacances. Et, souvent, les salaires minimaux ont aussi été augmentés, parfois nettement. En ce qui concerne l’égalité des sexes et la possibilité de concilier travail professionnel et famille, des progrès ont également été accomplis. Cela concerne notamment le congé de paternité qui a été prolongé dans plusieurs branches.
Négociations salariales
Les accords salariaux conclus parlent d’abord du moment où ils ont été négociés. La plupart de ceux qui avaient déjà abouti en novembre 2008 ont un 3 devant la virgule. Cela vaut pour la plupart des accords trouvés dans l’artisanat de la construction, pour quelques uns dans l’industrie, ainsi que pour de nombreux services (Poste, Swisscom, Coop, Migros et quelques administrations cantonales). Les accords conclus à partir de décembre sont clairement moins bons, pour une part à cause de la forte baisse du renchérissement et, pour l’autre, en raison des effets psychologiques de la crise financière. L’USS s’attend, pour 2009, à une augmentation d’environ 3 % des salaires nominaux pour les domaines où ceux-ci sont négociés. En cas de stagnation des prix à la consommation, cela représentera un renforcement substantiel du pouvoir d’achat.
Le Dossier « Négociations conventionnelles et salariales 2008 / 2009 » (E. Ackermann, USS, avril 2009) peut être commandé à l’USS pour un montant de 4 francs (info@sgb.ch) ou téléchargé sur le site de l’USS : www.uss.ch, rubrique des téléchargements.