Travailler gratuitement? Travailler plus la nuit? Plus de stress? Non merci!

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Communiqués de presse

Communiqué de presse de l’Alliance contre le burn-out et le travail gratuit

Unis, les syndicats repoussent l’attaque massive lancée par les deux député(e)s au Conseil des États Graber et Keller-Sutter contre la réglementation du temps de travail et sa rémunération. Ces deux élu(e)s veulent, à travers leurs initiatives parlementaires, supprimer pour une part importante des salarié(e)s l’enregistrement de la durée du travail et sa limitation. L’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse ainsi que leurs organisations, notamment Unia et syna, combattront vigoureusement au sein d’une vaste alliance une flexibilisation aussi radicale et unilatérale de la durée du travail.

Cette flexibilisation sauvage entraînera inéluctablement plus de dépendance pour les salarié(e)s, plus de stress et d’épuisement professionnel. En outre, plusieurs études et une enquête européenne sur les conditions de travail montrent qu’en Suisse, les travailleurs et travailleuses doivent se plier aux horaires de travail toujours plus souvent imposés unilatéralement par leurs employeurs. Et c’est davantage le cas chez nous que dans l’Union européenne. M. Graber et Mme Keller-Sutter parlent certes de cadres et de « spécialistes ». Mais comme ces concepts ne sont pas définis dans la loi sur le travail (LTr), plus d’un tiers des salarié(e)s seraient en fait concernés.

L’initiative parlementaire du conseiller aux États Graber bifferait tout simplement les prescriptions de la LTr concernant le travail de nuit et du dimanche, la durée du travail et les pauses pour les cadres et les « spécialistes » dont la durée hebdomadaire de travail moyenne n’excède pas les 45 heures. Ainsi, les semaines de travail très longues avec du travail de nuit et du dimanche deviendraient normales. Une flexibilité aussi sauvage nuirait à la santé des travailleurs et travailleuses et les empêcherait de concilier famille et travail.

Ensemble, ces deux initiatives entraîneraient finalement plus de travail non-rémunéré. Les salarié(e)s – et aussi les assurances sociales – perdraient en tout des milliards de francs parce qu’il ne serait plus possible d’établir la quantité de travail supplémentaire et d’heures supplémentaires fournis.

Le contrôle du temps de travail n’est pas une vieillerie obsolète. C’est un instrument contre le surmenage qui permet en outre d’établir le volume de travail fourni en plus et sa rémunération équitable. À l’ère de la numérisation, c’est aisément réalisable. S’ajoute à cela que les partenaires sociaux ont enfin trouvé, avec l’aide du Conseil fédéral, une solution qui prévoit des exceptions à l’enregistrement de la durée du travail. Mais à peine la nouvelle ordonnance entrait-elle en vigueur qu’une nouvelle attaque survenait au Parlement.

La radicalité de ces deux initiatives parlementaires inquiète aussi la Société suisse de médecine du travail. Renoncer à l’enregistrement de la durée du travail ouvrira tout grand la porte à l’auto-exploitation et à l’épuisement professionnel. Son constat est clair : si les prescriptions de la LTr sur les temps de repos et la comptabilisation du temps de travail sont assouplies, l’épuisement et les problèmes musculosquelettiques vont augmenter.

Renseignements :
  • Paul Rechsteiner, président de l’USS, 079 277 61 31
  • Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, 079 287 04 93
  • Brigitta Danuser, déléguée à la Société suisse de médecine du travail (SSMT), 076 339 84 46
  • Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, 079 620 11 14
  • Arno Kerst, président du syndicat Syna, 079 598 67 70
  • Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS, 076 335 61 97
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