Chaque année, environ 100 travailleurs et travailleuses meurent suite à un accident professionnel. Le décès de 31 apprenti(e)s, entre 2000 et 2009, est particulièrement tragique. C’est pourquoi la SUVA, la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents, mène depuis 2010 une campagne de prévention contre les graves accidents de travail intitulée « Vision 250 vies ». Aujourd’hui, cette campagne connaît un nouveau développement et une nouvelle orientation spécifique : sécuriser les apprentissages.
Le message central est et reste la règle vitale, selon laquelle, en cas de danger au travail, toutes les personnes concernées ont le droit et le devoir de dire STOP et d’arrêter le travail. Ainsi, « Vision 250 vies » atteindra son objectif : diviser par deux en dix ans le nombre des accidents graves et mortels. Dans ce but, des dépliants aisément compréhensibles ont été mis au point pour les branches particulièrement touchées. Donnant des règles simples, ils permettront d’instaurer la sécurité au travail comme, par exemple dans le domaine des travaux forestiers ou dans le bâtiment :
http://www.suva.ch/fr/startseite-suva/praevention-suva/arbeit-suva/lebenswichtige-sicherheitsregeln-suva.htm.
Les dossiers d’instruction sont très précieux pour les préposé(e)s à la sécurité des solutions de branche, mais aussi pour les chef(fe)s de groupe ou d’équipe et pour tous les travailleurs et travailleuses. Ces aides peuvent être commandées en ligne auprès de la SUVA ou téléchargées sur son site. Elles expliquent, à partir de photos, de listes de contrôles, d’exemples concrets et de « trucs », etc. comment améliorer rapidement et durablement la sécurité au travail pendant certaines séquences de travail.
Le droit des travailleurs et travailleuses à être consultés est un devoir !
Il est clair que les employeurs doivent être les premiers à se préoccuper de la sécurité au travail. C’est également leur devoir de créer une culture de la sécurité dans leurs entreprises et leurs branches, une culture qui permette aux personnes concernées de réellement pouvoir dire STOP si un danger est identifié. Pour renforcer une telle culture, une charte de la sécurité a été lancée, par exemple, dans le secteur de la construction. Elle est signée entre autre par le syndicat Unia, la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) et la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Ses signataires s’engagent à protéger la vie et la santé sur les chantiers et, en cas de danger, à dire STOP. Le but est que, sur tous les chantiers, cette charte soit placardée sur une bâche de manière à ce qu’elle signale, visuellement aussi, aux employeurs et aux employé(e)s leur droit et leur devoir de dire STOP lorsqu’un danger est reconnu comme tel (http://www.charte-securite.ch/accueil/).
Un autre principe s’applique également à toutes les entreprises de toutes les branches : si une entreprise ne procède pas à une analyse des risques en son sein, les employé(e)s s’adressent au chef et, si cette démarche ne donne rien, ils l’annoncent à l’inspectorat cantonal du travail : http://www.seco.admin.ch/themen/00385/01908/01913/index.html?lang=fr ou http://www.arbeitsinspektorat.ch/.
De plus, la consultation des travailleurs et travailleuses est nécessaire, par exemple, lors de l’installation d’appareils ou de machines sur lesquels ils doivent travailler, lorsqu’il est question de lunettes de protection, de protecteurs d’ouïe et d’autres moyens destinés à les protéger ainsi qu’en cas de visites d’inspectorats cantonaux du travail, de la SUVA, etc.
Prochain but : mieux protéger les apprenti(e)s
La SUVA poursuit actuellement le développement du projet « Vision 250 vies » : en septembre dernier, une journée des partenaires a été organisée, avec la participation de l’Union syndicale suisse (USS), d’autres syndicats ainsi que des organisations patronales et de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (CFST, http://www.ekas.admin.ch/index-fr.php?frameset=1). Le but est de mener, d’ici 2013, une campagne de prévention destinée spécialement aux apprenti(e)s. Car la formation professionnelle et la prévention doivent avancer main dans la main en Suisse. Comme les apprenti(e)s souffrent souvent d’une importante charge de travail, ne se font pas fort de poser des questions sur la sécurité et ne savent pas encore évaluer les dangers, il y a lieu d’adopter une approche particulière à leur égard. Sans parler du fait qu’il est toujours dramatique de voir un jeune perdre la vie ou devenir invalide à cause d’un accident de travail.
La campagne de prévention destinée aux apprenti(e)s est en pleine gestation. Les moyens qui seront mis en œuvre seront conçus et élaborés avec la collaboration des partenaires sociaux, lors de futurs ateliers de la SUVA. Il est essentiel que les syndicats s’impliquent fortement dès cette phase ! Car les organisations de salarié(e)s, par leur engagement depuis de longues années et leur collaboration avec la SUVA, ont réellement sensibilisé les gens à ces problèmes dans de nombreux domaines et pu amasser un vrai savoir-faire sur ces questions. Il faut que toutes les branches, et en particulier la relève, en profitent. Les collègues que cela intéresse, et qui veulent participer activement à l’élaboration ainsi qu’à la réalisation d’un projet en faveur d’un apprentissage en toute sécurité peuvent s’annoncer à l’adresse suivante : luca.cirigliano(at)sgb.ch.