Du point de vue des salarié(e)s, la situation économique et sociale de la Suisse suscite des inquiétudes
- Bien qu’en comparaison internationale, les salaires suisses soient très élevés, moins de 50 % des travailleurs et travailleuses sont protégés par des salaires minimums fixés dans ces conventions collectives de travail (CCT). Parce que la Confédération fait plutôt obstacle aux CCT au lieu de les encourager et parce que de nombreux employeurs, « anti-partenaires sociaux », rejettent ces dernières, la couverture conventionnelle (par des CCT) suisse est comparativement basse et le partenariat social faible.
- Le Conseil fédéral veut dégrader l’efficacité de notre prévoyance vieillesse, alors qu’aujourd’hui déjà, elle ne permet pas de « maintenir de manière appropriée (le) niveau de vie antérieur ». Or, c’est là son but, selon la Constitution fédérale. Le projet « Prévoyance vieillesse 2020 » entraînerait une baisse importante du pouvoir d’achat des bas et moyens revenus parce qu’ils devraient verser des cotisations beaucoup plus élevées au 2e pilier.
- Le chômage augmente, surtout à cause de la surévaluation du franc. Pour la première fois, la Suisse risque de passer derrière l’Allemagne.
- À cause des baisses d’impôts décidées par les cantons – d’abord pour les entreprises – les programmes d’austérité empêchent aujourd’hui les investissements qui seraient nécessaires dans les services publics pour garantir le bien-être en Suisse. À elle seule, l’augmentation du nombre des élèves nécessitera des dépenses supplémentaires dans la formation.
L’Union syndicale suisse (USS) s’engagera de toutes ses forces en 2014 afin d’obtenir sur ces questions des améliorations pour les travailleurs et travailleuses. Comme elle l’a demandé lors de sa conférence de presse annuelle, il faut que le taux de couverture conventionnelle augmente rapidement de 10 % pour passer à 60 %. À cet effet, il faut que les obstacles mis à l’extension des CCT soient abaissés (suppression du quorum des employeurs). Confédération et cantons doivent encourager la conclusion de CCT (dans le cas de subventions, entre autres). Grâce à ces dernières, les employeurs corrects ne pourront plus subir la concurrence de « moutons noirs ». Les CCT qui fixent des règles impératives en matière de salaires et de conditions de travail apportent plus de justice. Contrairement à ce qui est le cas avec les systèmes salariaux individualisés, si une CCT existe, les premiers à en profiter ne sont pas les gros salaires. En outre, les CCT sont des instruments efficaces pour lutter contre la discrimination salariale à l’égard des femmes. Subsidiairement, il faut aussi mettre en place un salaire minimum légal de 22 francs de l’heure.
Concernant « Prévoyance vieillesse 2020 », l’USS demande que ce projet soit retravaillé. Il faut notamment développer le 1er pilier. Pour ce faire, l’USS a déposé l’initiative AVSplus. Afin de garantir la prospérité suisse, il faut appliquer une politique monétaire et financière appropriée. Les cantons doivent procéder aux investissements nécessaires dans la formation, les infrastructures et la santé. Ils doivent aussi revenir sur les baisses d’impôts inutiles décidées en faveur des entreprises.
Documents
- <media 1722>Paul Rechsteiner, président de l’USS: "</media><media 1722>Le partenariat social, c’est davantage de conventions collectives de travail conclues et étendues !"</media>
- <media 1721>Daniel Lampart, économiste en chef et premier secrétaire de l’USS: "</media><media 1721>Davantage de conventions collectives de travail et d’investissements dans les services publics"</media>
<media 1720>Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l’USS: "Prévoyance vieillesse 2020 : pas une bonne affaire pour les bas et </media><media 1720>moyens revenus"</media>
Renseignements
Daniel Lampart (079 205 69 11), économiste en chef et premier secrétaire de l’USS, et
Doris Bianchi (076 564 67 67), secrétaire dirigeante responsable des assurances sociales à l’USS, se tiennent à votre disposition pour tout complément d’information