Plusieurs centaines de syndicalistes ont participé aujourd'hui à Genève à la journée d'action mondiale pour la défense du droit de grève.
Les attaques dirigées contre le droit de grève se multiplient. Au cœur même de l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'Organisation internationale des Employeurs (OIE) bloque la reconnaissance explicite de ce droit humain. Les syndicalistes ont exigé, devant le siège de la Fédération des entreprises romandes (FER) qui, en tant que membre de la délégation suisse auprès de l'OIT, est en étroit contact avec l'OIE, que le droit de grève soit reconnu par celle-ci. Luca Cirigliano, secrétaire central de l'Union syndicale suisse (USS), a remis une lettre à Blaise Matthey, directeur général de la FER, et souligné que " Le droit de grève est le droit humain fondamental des travailleurs et travailleuses de recourir, en cas de conflit, à l'ultime mesure de lutte dont il disposent, c'est-à-dire d'arrêter le travail. "
Selon Luca Cirigliano, le droit de grève ne peut pas être toujours efficace si la Suisse ne connaît pas en même temps de protection spécifique contre le licenciement des personnes de confiance et des militant(e)s syndicaux, respectivement des grévistes. Même si l'OIT a, suite à la plainte déposée par l'USS, blâmé à plusieurs reprises la Suisse et demandé qu'elle prenne les mesures qui s'imposent, les employeurs, les milieux économiques et la droite politique bloquent les timides tentatives faites par le Conseil fédéral pour améliorer dans la loi la protection contre le licenciement. D'anciens employé(e)s de la clinique privée neuchâteloise La Providence et de l'entreprise tessinoise de transformation du granit Maurino Graniti ont montré ce que cela signifie : ils furent de fait licenciés alors qu'ils faisaient usage de leur droit de faire grève. Et ce ne sont pas des exceptions : la même chose s'est passée par exemple chez Spar, le détaillant, chez l'entreprise genevoise de transport Pascual et chez Gate Gourmet, à l'aéroport de Cointrin.
Il est plus que temps que les droits fondamentaux syndicaux, comme la protection contre le licenciement antisyndical, la réintégration des personnes abusivement licenciées et le droit de grève, soient pleinement respectés, ont encore souligné les représentant(e)s de la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), du Cartel intersyndical du personnel de l'État et des syndicats internationaux. Ils estiment tous que le Conseil fédéral doit, une fois pour toutes, améliorer la protection contre les licenciements antisyndicaux et que les employeurs doivent arrêter de s'opposer à tout progrès sur cette question, mais tendre la main pour trouver une solution.
Les actions du 18 février ont été organisées par la CGAS et le Cartel intersyndical du personnel de l'État, et soutenues par l'USS, Travail.Suisse, les syndicats internationaux présents à Genève et la Confédération syndicale internationale (CSI). À Genève, outre l'OIT, nombre d'organisations internationales ont leur siège et, récemment, la grève aux Transports publics genevois (TPG) a remis au centre la question du droit de grève aussi pour le personnel de services publics.
Cette journée a débuté à midi sur la Place des Nations par une action de protestation d'employé(e)s d'institutions internationales sises à Genève. Puis, des représentant(e)s des syndicats internationaux ont manifesté devant le siège de l'OIE et les ambassades de l'Angola et de l'Inde.
pour télécharger
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- <media 2687 - - "TEXT, 150218 LC lettre matthey droit de greve, 150218_LC_lettre_matthey_droit_de_greve.pdf, 139 KB">Lettre adressée à la Fédération des entreprises romande</media>
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Renseignements
- Luca Cirigliano (076 335 61 97), secrétaire central de l'USS
- Matthias Preisser (079 656 55 36), service de la communication de l'USS