Pour certaines catégories du personnel, ISS veut imposer des baisses de près de 25 % ( !). Et cela, pour des salaires qui ne permettent de toute façon guère de vivre dans un endroit aussi cher que Genève. Un exemple : selon les dispositions de la CCT dénoncée, une nettoyeuse peut arriver, après vingt ans d’activité, à un salaire maximum de 4847,75 francs. Et ce montant devrait être encore abaissé à 3550 francs. Socialement, c’est purement et simplement une insulte et une attaque contre la dignité des travailleuses et travailleurs
Pas étonnant, par conséquent, que les grévistes tiennent le coup et se trouvent maintenant presque à leur cinquantième jour de grève. Si aucune brèche n’a pu être ouverte à ce jour, c’est sans doute parce que la majorité du personnel n’est pas en grève. Cette dernière gène certes les activités d’ISS, mais sans parvenir à les paralyser. Or, Jacqueline*, une des grévistes, affirme clairement que « La plupart des personnes qui continuent à travailler se solidarisent en secret avec nous, nous soutiennent et nous remercient aussi pour notre engagement, mais déclarent ne pas être en mesure, elles-mêmes, de faire grève. » Que le refus de travailler soit plutôt douloureux pour ISS, cela apparaît aussi dans le fait qu’elle a commencé à placer des annonces dans divers journaux romands afin d’y présenter « sa » vérité fortement aménagée.
Pire encore : ce dumping salarial est favorisé par l’État de Genève, l’« autorité concédante ». La société Aéroport international de Genève (AIG), qui est présidée par le président du gouvernement cantonal, le radical François Longchamp, est tenue de veiller à ce que les salaires versés à l’aéroport soient corrects. Or, en lieu et place de cela, AIG s’est opposée aux grévistes. Entre temps, des négociations entre le ssp et le gouvernement ont eu lieu. On saura dans quelques jours si elles auront été fructueuses.
Le ssp et l’USS demandent au gouvernement genevois de mettre de toute urgence un terme à cette politique de démolition. Il n’est quand même pas possible qu’un gouvernement (sa majorité) veuille décréter des salaires de misère pour sa propre population.
* Nom fictif, personne connue de la rédaction.