Les salaires minimums ont le vent en poupe – 85 % de la population en veulent

  • Salaires et CCT
Communiqués de presse
Écrit par Daniel Lampart

En Suisse comme en Europe, les salaires minimums ont le vent en poupe. Tel est le résultat d’un rapport d’expert(e)s de l’Union syndicale suisse (USS) présenté par cette dernière lors d’une conférence de presse. Les salaires minimums sont un instrument efficace de lutte contre la sous-enchère salariale. Selon Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS et coauteur du rapport : « S’ils sont suffisamment élevés, ils entraînent une répartition plus équilibrée des revenus, parce qu’ils améliorent la situation des bas et moyens revenus. »

Les salaires minimums sont toujours plus souvent recommandés comme moyen efficace de lutte contre la sous-enchère salariale, ainsi que pour l’amélioration du niveau des salaires. Cela, également parce qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils aient une incidence négative en matière de chômage.

Daniel Lampart souligne aussi qu’en Suisse, les salaires minimums devraient en premier lieu être introduits à travers un renforcement des conventions collectives de travail (CCT), puis, au plan national, via la loi. C’est ce que demande l’initiative de l’USS, lancée il y a cinq mois, « Pour la protection de salaires équitables (Initiative sur les salaires minimums) ».

« L’initiative de l’USS pour l’introduction d’un salaire minimum national est très bien accueillie au sein de la population », rappelle Paul Rechsteiner, le président de l’USS. À ce jour, 80 000 citoyen(ne)s l’ont signée. Que l’idée d’un salaire minimum national recueille une large adhésion est aussi prouvé par un sondage représentatif réalisé, pour l’USS et Unia, par l’Institut Link. Selon ce sondage, 85 % de la population sont favorables à l’introduction d’un salaire minimum légal pour résoudre le problème des salaires trop bas. À la question du niveau minimal que devrait atteindre ce salaire pour être équitable, le montant moyen donné est de 4 487 francs, près de 500 francs de plus que dans l’initiative de l’USS. Ces résultats impressionnants du sondage n’étonnent pas si l’on considère que presque 70 % des sondé(e)s sont persuadés qu’en Suisse, nombreux ou très nombreux sont ceux et celles qui ne peuvent pas vivre de leur travail.

Avec ses journées d’action du 30 juin au 2 juillet dans toute la Suisse, l’USS produira une accélération dans la récolte de signatures pour son initiative.

Danièle Lenzin, coprésidente de syndicom, le syndicat des médias et de la communication, prouve que les CCT resteront l’alpha et l’oméga d’une fixation correcte des salaires. Dans le secteur des médias écrits de Suisse alémanique et du Tessin, où il n’y a plus de CCT depuis 2004, une grande partie des salaires stagne, l’écart entre salaires masculins et féminins se creuse et les honoraires des journalistes libres se réduisent pratiquement comme peau de chagrin. Dans la librairie, syndicom veut profiter de l’impulsion fournie par l’initiative sur les salaires minimums pour, à la faveur des prochaines négociations collectives, fixer des salaires minimums plus élevés.

Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d’Unia Genève, prouve la nécessité d’un salaire minimum légal pour le canton de Genève, avant tout avec les frontalières et frontaliers : « Alors que le salaire médian des frontaliers était inférieur de 10,7 % à celui des suisses en 2000, cet écart est passé à 16,3 % en 2008. » C’est pourquoi des mesures d’accompagnement plus dures et un salaire minimum légal constituent « le meilleur rempart contre toute tentative xénophobe de division des travailleurs et travailleuses. »

Le rapport d’expert(e)s « Mindestlöhne – Situation und Handlungsbedarf » (en allemand seulement) peut être commandé auprès de l’USS ou acheté en librairie (ISBN 978-3905708806). Plus d’information au sujet de l’initiative sur les salaires minimums : www.salaires-minimums.ch

 

Plus d'information dans les discours attachés de:

  • Paul Rechsteiner, président de l'USS
  • Daniel Lampart, économiste en chef et premier secrétaire de l'USS
  • Danièle Lenzin, coprésidente de syndicom (en allemand)
  • Alessandro Pelizzari, secrétaire régional UNIA Genève 

et dans le résumé de l'études (en allemand)

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