L’initiative du PLR prône la libéralisation totale, dans le canton de Zurich, des horaires d’ouverture des commerces. Selon les initiants, « l’’État n’a pas à prescrire aux consommateurs où et quand ils font leurs achats ». Sous le couvert d’une pseudo-liberté d’acheter n’importe quoi n’importe quand (tant pis si c’est à des prix surfaits, comme dans bon nombre de boutiques ouvertes en dehors des horaires usuels…), les partisans de la libéralisation totale des horaires de travail visent surtout, à terme, la suppression totale du repos nocturne et dominical ainsi qu’une prolongation des horaires d’ouverture des magasins.
Il s’agit d’une nouvelle tranche de la « stratégie du salami » Les autres tranches sont ici :
l’initiative Lüscher (PLR/GE) pour la libéralisation totale des horaires des échoppes (shops) de stations-service (bientôt devant le Conseil national),
la motion Hutter (PLR/ZH) pour que les canton puissent fixer les horaires d’ouverture comme bon leur semble (bientôt devant le Conseil des Etats),
la motion Buttet (PDC/VS) pour étendre les ouvertures dominicales aux « régions périphériques » (déposée fin 2011 au Conseil national).
Il n’en demeure pas moins que l’État, lorsqu’il fixe les horaires de travail, assume ses tâches de préserver la santé et la vie sociale des travailleurs, ainsi que la tranquillité publique. Or, ce sont là des tâches autrement plus importantes que les envies de quelques consommateurs impatients. En effet, outre les nuisances pour la santé, la vie sociale et familiale des travailleuses et travailleurs concernés, la prolongation des horaires d’ouverture des commerces crée des nuisances pour le voisinage (trafic routier, attroupement bruyant, nuisances dues à l’alcool). Le parlement zurichois a donc été bien inspiré de ne pas céder aux sirènes de la consommation à outrance. Au peuple maintenant de faire preuve de la même sagesse.