Le nouveau truc de l’entreprise

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Écrit par Ewald Ackermann

Depuis près de trois mois, le personnel de l’entreprise de nettoyage d’avions ISS est en grève à l’aéroport de Genève, une grève menée contre d’énormes baisses de salaire. Au-jourd’hui, l’entreprise essaie de contourner le Syndicat suisse des services publics, le ssp. Une manœuvre on ne peut plus transparente.

Ce sont bien 10 % du personnel d’ISS, une entreprise internationale aux dimensions gigantesques, qui sont en grève à Genève. ISS veut en effet baisser les salaires des personnes qui nettoient les avions, parfois de plus de 1000 francs par mois ; et cela, pour des salaires qui se situent entre 3500 et 4800 francs au maximum et que l’entreprise est même allée jusqu’à qualifier de… « luxueux » !

Les grévistes et leur syndicat, le ssp – il a conclu avec ISS une CCT dénoncée en juin par l’entreprise qui l’a remplacée par des contrats individuels avec des salaires fortement revus à la baisse – auraient réussi depuis longtemps déjà à s’imposer s’ils avaient pu mobiliser plus de membres du personnel d’ISS. Mais la peur de perdre sa place et les manœuvres d’intimidation de l’entreprise ne l’ont pas permis. C’est une honte pour une entreprise mondiale qui se présente sur papier glacé comme progressiste. Mais on note aussi un effet collatéral positif de la grève : entre temps, quelques villes qui recourent habituellement aux services d’ISS ont décidé de reconsidérer leur collaboration avec cette dernière en fonction de l’issue de la grève…

Pour faire plier les grévistes, ISS a déjà utilisé quelques trucs. Le dernier en date : une pseudo-convention collective de travail (CCT) conclue avec l’association PUSH et prévoyant une fourchette de salaires allant de 3500 à 3800 francs, alors que celle de la CCT signée avec le ssp allait de 3650 à 4850 francs. C’est tout vu.

Mais PUSH est-elle apte à conclure une CCT ? Le ssp et l’USS répondent NON ! Avant la grève, cette association ne comptait aucun membre travaillant chez ISS… Et elle n’est pas non plus en mesure de rester indépendante par rapport à la partie patronale, comme le demande le droit collectif du travail. De fait, son adresse est bien souvent celle de l’employeur. La manœuvre d’ISS consistant à conclure cette CCT bidon fortement défavorable au personnel est plus que transparente.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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