La Confédération internationale des syndicats (CSI) publie aujourd’hui, dans le cadre de la Conférence de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui se tient à Genève, son nouvel indice des droits dans le monde et de la protection des droits des travailleurs et travailleuses. Le résultat de la Suisse est mauvais, sa note a baissé. La principale raison de cette baisse est la protection contre les licenciements abusifs et antisyndicaux insuffisante depuis des années dans notre pays. La Suisse ne respecte pas ses engagements internationaux et permet que des salarié-e-s qui s’engagent pour leurs collègues, soient arbitrairement punis et perdent leur emploi. Le Conseil fédéral doit rapidement agir sur cette question.
Le recul de la Suisse, conséquence de la passivité du Conseil fédéral
Durant la dernière période sous revue, 21 personnes ont été abusivement licenciées pour leurs activités syndicales et parce qu’elles s’étaient engagées pour des droits collectifs stipulés dans des conventions collectives de travail (CCT). Les cas de licenciements abusifs recensés, licenciements antisyndicaux compris, devraient toutefois être bien plus nombreux, car la Suisse ne tient aucune statistique à ce sujet.
La Suisse est mentionnée à plusieurs égards dans le rapport de la CSI et son recul particulièrement mis en exergue. C’est donc un jour triste pour la Suisse officielle et le Conseil fédéral qui n’avance pas dans la mise en œuvre de la recommandation de l’OIT concernant l’amélioration de la protection contre les licenciements abusifs et antisyndicaux.Dans le rapport de la CSI, la Suisse est mentionnée avec 12 autres pays dont la note s’est dégradée. Le rapport regrette explicitement que sa note soit passée à 3, ce qui correspond à des violations régulières des droits des travailleurs et travailleuses.
La médiation doit reprendre sans délai !
Que le Conseil fédéral ait suspendu sans explication en décembre dernier la médiation tripartie chargée de discuter d’une meilleure protection contre les licenciements antisyndicaux est particulièrement inquiétant. C’est cette mesure qui a contribué à la baisse de la note de la Suisse, comme le signale la CSI.
L’Union syndicale suisse (USS) exige par conséquent la reprise immédiate de la médiation ainsi que des mesures urgentes en vue d’améliorer la protection des droits des travailleurs et travailleuses et de renforcer la liberté syndicale via une protection effective contre les licenciements collectifs. Le Conseil fédéral doit agir une fois pour toutes sur cette question !
- Communiqué de la CSI : Les droits des travailleurs s’effritent : Indice CSI des droits dans le monde 2024
Qu’est-ce que l’Indice CSI des droits dans le monde ?
L’Indice CSI des droits dans le monde montre quels sont les pays dont l’attitude à l’égard des travailleurs et travailleuses est la moins bonne. Il classe 139 pays sur une échelle allant de 1 à 5, en se basant sur le niveau de leur respect des droits des travailleurs et travailleuses. Les pays qui reçoivent la note 5 sont ceux où ces droits n’existent pas, alors que ceux qui obtiennent la note 1 ne connaissent que de façon irrégulière des violations. La Suisse est désormais passée à la note 3.