La rencontre d’aujourd’hui entre le président de la Confédération Guy Parmelin et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’a pas permis de résoudre la question de la protection suisse des salaires dans l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Pour l’Union syndicale suisse (USS), la position reste inchangée : le Conseil fédéral doit imposer la protection autonome des salaires dans l’accord-cadre.
Grâce aux mesures d’accompagnement, la Suisse a pu éviter que les salaires ne subissent trop de pressions à la baisse dues à la libre circulation des personnes et à l’accès facilité au marché pour les entreprises étrangères.
Sans ces mesures d’accompagnement dans leur forme actuelle, les salaires et les conditions de travail dans notre pays risquent de subir une pression maximale. Pas seulement sur les salaires des Suisses, mais aussi sur ceux des employé-e-s issus de l’UE travaillant en Suisse. Car l’accord sur la libre circulation des personnes exige que la Suisse garantisse aussi les salaires des ressortissant-e-s de l’UE.
Mais pour certains représentants des États membres de l’UE, la seule préoccupation semble être l’accès au marché pour leurs entreprises, au détriment des travailleurs et travailleuses. Les récentes déclarations de l’ambassadeur d’Allemagne en Suisse sont d’une clarté glaçante : « Les mesures d’accompagnement sont une nuisance pour les entreprises allemandes, françaises, italiennes ou autrichiennes » (NZZ du 22 mars 2021). Il est même allé jusqu'à affirmer, à tort, que les mesures d’accompagnement étaient « contraires au traité ».
La Suisse a les salaires les plus élevés d’Europe. En même temps, il n’y a aucun autre pays en Europe où autant d’entreprises étrangères offrent leurs services qu’en Suisse. L’accès au marché est donc garanti. Cela s’explique d’une part par le fait que la Suisse est économiquement très attrayante pour les prestataires de services étrangers. D’autre part, il y a l’avantage du peu de barrières linguistiques : Les entreprises allemandes, autrichiennes, françaises et italiennes peuvent proposer leurs services et communiquer avec les clients suisses dans leur langue maternelle.
Les accords bilatéraux doivent profiter aux salarié-e-s – en Suisse comme dans toute l’Europe. Cela nécessite une protection salariale efficace et un service public garanti. L’USS continuera à travailler avec ses homologues européennes afin d’améliorer la protection des salaires dans toute l’Europe et pour que le service public ne soit pas sacrifié sur l’autel de la logique du marché.