L’acceptation de l’initiative de l’UDC sur l’immigration préoccupe beaucoup l’Union syndicale suisse (USS). Le résultat de ce scrutin reflète des craintes très répandues concernant les salaires, les emplois et les conditions de travail. Mais cette initiative n’est pas en mesure de protéger les salaires et les emplois en Suisse. L’appliquer au pied de la lettre pourrait même aggraver les problèmes des salarié(e)s. Il faut cependant prendre une bonne fois leurs craintes au sérieux. C’est pourquoi l’USS exige une mise en œuvre de l’initiative qui améliore substantiellement la protection des salaires et ne mette pas en danger les accords bilatéraux conclus avec l’Union européenne.
Pour mieux contrôler l’immigration, il faut clairement renforcer les mesures d’accompagnement, par exemple en abaissant les obstacles posés à l’extension des conventions collectives de travail, en augmentant le nombre des contrôles et en durcissant les sanctions. Sinon, impossible d’imposer qu’en Suisse, on doive payer des salaires suisses et appliquer des conditions de travail suisses. Il faudra aussi protéger la main-d’œuvre qui réside en Suisse mais n’est pas en possession d’un passeport à croix blanche. Ici, l’USS combattra toute réduction de la durée de séjour, ainsi que toute restriction de l’accès à la sécurité sociale et du regroupement familial, c’est-à-dire le fait de priver collectivement de droits cette main-d’œuvre importante pour notre pays.
L’USS s’engagera aussi de manière soutenue pour son initiative sur les salaires minimums, qui passera en votation le 18 mai prochain. En lui disant oui, les citoyen(ne)s pourront poser un premier garde-fou pour une meilleure protection contre la sous-enchère salariale et empêcher les patrons peu scrupuleux de recruter de la main-d’œuvre à l’étranger pour des salaires de misère.
Au demeurant, concernant la mise en œuvre de l’initiative de l’UDC, l’USS insistera pour que l’on trouve des solutions qui n’entraînent pas la dénonciation des Accords bilatéraux I. La disparition de ces derniers aurait en effet des conséquences funestes pour les industries d’exportation suisses. Des dizaines de milliers d’emplois seraient menacés.
L’USS se déclare satisfaite du résultat obtenu par les deux autres objets de ces votations. Le oui au règlement du financement et de l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire FAIF donnera une base solide au financement futur du rail et avec le non à l’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée », un retour en arrière d’un point de vue social a pu être évité.
renseignements
- Paul Rechsteiner, président de l'USS, 079 277 61 31
- Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, 079 205 69 11