L'Union syndicale suisse (USS) est étonnée que, malgré l'opposition des cantons, la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des États (CER-E) approuve la prolongation des heures d'ouverture des commerces les jours ouvrables. Elle passe donc aussi outre à la volonté exprimée par les citoyen(ne)s lors d'une dizaine de votations populaires cantonales, à savoir de ne pas autoriser les magasins à rester plus longtemps ouverts en soirée et le samedi. Même si la CER-E, qui veut étendre ici un peu moins que suggéré au départ les heures-cadre d'ouverture obligatoires dans tous les cantons, la droite qui y siège montre peu de respect pour le fédéralisme. En effet, le peuple de certains cantons a notamment refusé de prolonger les heures d'ouverture après 16 heures le samedi.
Il y a lieu de renoncer à la loi sur les heures d'ouverture des magasins aussi parce que les travailleurs et travailleuses concernés par une prolongation des horaires des commerces ne veulent pas que leurs conditions de travail déjà précaires aujourd'hui se dégradent encore plus. Cela, d'autant plus que le commerce de détail ne connaît pas de convention collective de travail. Avec la nouvelle loi, les jours de travail deviendraient encore plus irréguliers et fragmentés qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Il appartient maintenant au Conseil des États de faire que l'on recouvre enfin la raison et de jouer comme il se doit son rôle de représentant des cantons. Et si tant la Chambre du peuple que celle des cantons continuent à choisir la confrontation avec les cantons et les travailleurs et travailleuses, ce sera finalement au peuple de trancher.
Renseignements
- Luca Cirigliano (076 335 61 97), secrétaire central de l'USS, responsable des conditions de travail
- Thomas Zimmermann (079 249 59 74), responsable de la communication et porte-parole de l'USS