Un rapport publié par l’Union syndicale suisse (USS) lundi l’établit : la Suisse n’a jamais été aussi riche. Pourtant, la situation financière de nombreux salarié(e)s s’est détériorée depuis le passage dans le nouveau millénaire. Ils et elles sont confrontés à la pression sur les salaires. Un cinquième des salarié(e)s ont de sérieux soucis avec leur revenu et se retrouvent à court d’argent lorsqu’ils doivent faire face à une dépense imprévue de 2 000 francs (dentiste, garagiste). Bien qu’ayant terminé leur apprentissage, près de 150 000 personnes gagnent un salaire mensuel inférieur à 4 000 francs. Il n’y a pas que l’argent à poser problème, mais aussi la forte augmentation des contraintes au travail. Plus d’un tiers des salarié(e)s éprouvent souvent ou très souvent du stress au travail. Et près d’un cinquième d’entre eux et elles doivent régulièrement emporter du travail à la maison et travailler en dehors des horaires réguliers. Seule une minorité a profité de l’évolution des salaires. Grâce au système des bonus, les grands vainqueurs sont les cadres et les dirigeants. Le nombre des « millionnaires en salaire » a quadruplé depuis 1997.
Il est temps de réorienter la politique des salaires et des revenus : le système salarial classique avec ses augmentations générales doit remplacer celui des bonus. Des conventions collectives pour toutes et tous et de bons salaires minimums d’au moins 22 francs de l’heure dans toutes les branches sont nécessaires. Les entreprises en main publique ne doivent plus verser de salaire supérieur à 500 000 francs. Dans les entreprises privées, le rapport entre les salaires doit être de 1:12.
Une réorientation s’impose aussi en matière de prévoyance professionnelle : la politique dans ce domaine doit abandonner sa logique régressive et renforcer l’AVS au lieu de l’affaiblir. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra obtenir que les rentes du premier et du deuxième pilier permettent le maintien de manière appropriée du niveau de vie antérieur, comme la Constitution le prévoit. En conséquence, l’USS récolte actuellement des signatures pour son initiative populaire « AVSplus » qui introduit un supplément de 10 pour cent de la rente AVS.
Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS (079 205 69 11) et Thomas Zimmermann, responsable de la communication (079 249 59 74) se tiennent à votre disposition pour tout complément d’information.
Documents
- La situation financière des travailleurs et travailleuses en Suisse : analyse et interventions possibles
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