La publication par l’Office fédéral de la statistique (OFS) de nouveaux chiffres sur les heures travaillées en Suisse donne une image fausse de la réalité dans la mesure où elle ne tient pas compte, ou ne le peut pas, des heures supplémentaires fournies gratuitement.
Les anciennes enquêtes du SECO sur le stress et la satisfaction au travail montrent que le stress au travail a fortement augmenté ces deux dernières décennies. Ainsi, plus d’un tiers des salarié(e)s (34,4 %) ont déclaré être souvent ou très souvent stressés. C’est énorme ! Il y a dix ans, ils étaient encore 26,6 %. Les branches les plus touchées sont celles de la finance et des services.
On observe qu’en Suisse aussi, toujours plus de personnes travaillent pendant leur temps libre. Les journées de travail durent plus que dix heures, et ne sont souvent pas compensées. Ces heures supplémentaires ont souvent lieu le week-end et le soir à la maison, et ne sont pas enregistrées, alors que la loi le prescrit.
C’est pourquoi il est d’autant plus inquiétant et incompréhensible que le SECO joue toujours avec l’idée de renoncer de manière générale et absolument légale à tout enregistrement du temps de travail de certaines catégories de salarié(e)s (fondés de pouvoir, etc.). Les heures supplémentaires travaillées gratuitement, la surcharge de travail, le stress et le travail pendant leur temps libre augmenteraient ainsi encore plus. Et avec eux nombre de maladies psychosociales aussi. Pour les femmes surtout, il devient encore plus difficile de concilier des horaires de travail qui débordent de leur cadre avec la charge que représentent leurs activités familiales et de soins (« care). L’USS et ses fédérations s’y opposent énergiquement.
L’USS se réjouit de voir que, d’après les dernières données de l’OFS, selon lesquelles, les travailleurs et travailleuses des branches qui ont une convention collective de travail sont tendanciellement plutôt protégés contre les horaires de travail irréguliers et précarisant, ainsi que les heures supplémentaires en nombre excessif et généralisées. Ce sont en effet précisément ces facteurs qui, selon les études existantes, comportent un risque plus élevé de maladie (stress, troubles du sommeil, dépressions, épuisement professionnel).
renseignements
- Luca Cirigliano (076 335 61 97), secrétaire central de l’USS