Enfin une lueur d’espoir ?

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Écrit par Jean-Christophe Schwaab

Les choses se mettraient-elles enfin à bouger ? Apparemment, en ce qui concerne la pro-tection contre les licenciements antisyndicaux. C’est à la mi-janvier que prendra fin la procédure de consultation fédérale sur un projet de loi qui entend améliorer cette protec-tion. Mais bien timidement…

En 2010, on a à nouveau recensé des cas de personnes – la plupart du temps, des représentant(e)s du personnel - licenciées en raison de leurs fonctions syndicales. Les deux cas les plus récents ont eu lieu en Suisse romande dans le secteur des soins (ALSMAD, l’Association lausannoise pour l’aide et le maintien à domicile, et l’EMS Fort Barreau de Genève). Les deux représentantes du personnel licenciées travaillaient depuis plusieurs années dans leurs établissements respectifs.

Tous ces licenciements antisyndicaux violent des normes légales ratifiées par la Suisse. Dans les pays qui nous entourent, ils seraient annulables, ou ne pourraient même pas être prononcés. Le problème en Suisse est que même si un tribunal constate le caractère abusif d’un tel licenciement, la sanction infligée ne consiste qu’en une indemnité d’au maximum six mois de salaire versée à la victime. Une sanction si légère n’a aucun effet dissuasif.

L’Union syndicale suisse (USS) et ses syndicats se battent depuis des années pour mettre un terme à cette situation inacceptable. En 2002, ils ont déposé plainte auprès de l’Organisation internationale du Travail contre la Suisse. Après avoir longtemps bloqué ce dossier, le Conseil fédéral apparaît maintenant disposé à faire bouger les choses. En effet, dans le cadre de la législation sur les lanceurs d’alertes, il propose de mieux protéger aussi les représentant(e)s du personnel contre les licenciements abusifs. Et les licenciements de tels représentant(e)s pour raisons économiques seraient désormais automatiquement déclarés abusifs. Toutefois, le projet de loi ne prévoit que de doubler la sanction financière susmentionnée. Pour l’USS, il est clair qu’une législation qui entend protéger efficacement les salarié(e)s qui endossent des fonctions syndicales de représentation doit également permettre la réintégration des personnes abusivement licenciées. De fait, seule une telle disposition protégera contre les licenciements abusifs et garantira des négociations d’égal à égal entre partenaires sociaux. De plus, le droit à la réintégration après un licenciement abusif ne serait pas quelque chose de nouveau, la loi sur l’égalité entre femmes et hommes le prévoyant déjà depuis une quinzaine d’années.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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