La conférence de presse tenue aujourd’hui par le conseiller fédéral Schneider-Ammann n’est pas parvenue à dissiper les craintes de l’Alliance pour le dimanche. En effet, derrière cette votation soi-disant sur une « question de détail » se cache l’intention d’étendre toujours plus le travail de nuit et du dimanche dans le commerce de détail. Comme ils ont échoué à presque chaque votation cantonale, les partisans d’heures d’ouverture des commerces toujours plus longues essaient aujourd’hui d’appliquer une tactique du salami au niveau fédéral. La votation du 22 septembre représente le coup d’envoi.
Contrairement à ce que prétend le conseiller fédéral Schneider-Amman, l’enjeu est beaucoup plus important que « seulement » quelques magasins de stations-service. L’activisme parlementaire en faveur de prolongations des heures d’ouverture des commerces le montre bien. Invoquant les nouvelles règles prévues pour les magasins des stations-service et sous le slogan « Les mêmes droits pour tout le monde ! », les verts-libéraux ont déjà mis sur rail la suppression de l’interdiction du travail de nuit et du dimanche pour tous les magasins de même surface. Que le Conseil fédéral rejette cette demande ne sert pas à grand-chose. En effet, le Parlement a déjà accepté en juin dernier une extension globale des heures d’ouverture des commerces. Sous prétexte d’« encourager le tourisme », il a en outre déjà décidé d’introduire les ventes du dimanche à une grande échelle et de contraindre les cantons réticents à prolonger leurs heures d’ouvertures des commerces pour les fixer au minimum de 6 à 20 heures en semaine et de 6 à 19 heures le samedi.
Il faut mettre maintenant un terme à cette tactique du salami adoptée par le Parlement en disant NON, le 22 septembre, au démantèlement de la loi sur le travail. Ce projet est aussi une supercherie parce que le champ d’application de la modification de la loi n’est pas clair. Il n’existe aucune définition claire de ce que sont des « axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs », sans parler d’une carte, que tout un chacun pourrait consulter, de toutes les routes et des riverain(e)s potentiellement concernés. On ouvre donc tout grand la porte à l’arbitraire. Ainsi il est prévisible qu’après l’assouplissement de l’interdiction du travail de nuit, un nombre toujours plus grand des 1 300 magasins au moins de stations-service existants resteront ouverts 24 heures sur 24. Pour contrôler s’ils en auront le droit, il faudrait faire passer chacun d’entre eux devant un tribunal, ce qui serait difficilement faisable et prendrait beaucoup de temps. Une extension non contrôlée de l’exploitation 24 heures sur 24 de ces magasins et l’augmentation du travail, des mauvaises odeurs et du bruit en seraient la conséquence.