Les délégué(e)s de l'Union syndicale suisse (USS) ont décidé aujourd'hui de combattre énergiquement les attaques toujours plus effrontées dirigées contre les horaires de travail réglementés et la protection de la santé. À l'origine de cette décision, il y a les interventions de la conseillère et du conseiller aux États Karin Keller-Sutter et Konrad Graber. Avec leurs initiatives parlementaires, tous deux ont pris dans leur collimateur l'enregistrement de la durée du travail, les horaires de travail réglementés, le repos nocturne et dominical, le droit à des pauses et la durée hebdomadaire maximum de travail. Près de la moitié des salarié(e)s seraient touchés et devraient ainsi, en dernière analyse, travailler gratuitement à cause de ce démantèlement de la protection des travailleurs et travailleuses.
Cette flexibilisation aurait des conséquences catastrophiques : le stress et les cas d'épuisement professionnel augmenteraient encore plus, les possibilités de concilier famille et travail seraient encore plus menacées et il deviendrait encore plus difficile de planifier sa vie.
Les délégué(e)s de l'USS veulent s'attaquer résolument aux horaires de travail sans limites. Au lieu de ces derniers, il s'agit bien plutôt d'améliorer la protection contre les risques pour la santé sur les lieux de travail et de prendre des mesures pour que celui-ci soit mieux planifiable. Les délégué(e)s de l'USS exigent une application efficace de la loi sur le travail, surtout davantage de contrôles de la durée du travail par les cantons et la SUVA. Le travail de nuit et le travail du dimanche doivent rester des exceptions absolues. L'enregistrement de la durée du travail et les dispositions sur la durée de repos doivent aussi s'appliquer au télétravail. En outre, dans le travail sur appel, les plans d'intervention et les services de piquet doivent faire l'objet de réglementations obligatoires, les modifications faites au dernier moment ne devant être autorisées qu'en cas d'extrême urgence pour l'entreprise et assorties d'un supplément de salaire de 25 %.
Les délégué(e)s de l'USS ont aussi décidé de combattre par tous les moyens le projet " Prévoyance vieillesse 2020 " dans la version adoptée par le Conseil national. Les décisions prises par ce dernier le sont totalement au détriment des travailleurs et travailleuses. À une époque où aucun intérêt n'est versé dans le 2e pilier, c'est une erreur que de gonfler à nouveau ce dernier. Pour la majorité des assuré(e)s, cela coûtera beaucoup plus cher qu'une compensation partielle de la baisse des rentes du 2e pilier via l'AVS. Le poids des cotisations s'alourdirait en effet énormément. Une fois terminés les débats parlementaires, l'USS discutera, lors d'une Assemblée des délégué(e)s extraordinaire qui se tiendra le 24 mars 2017, de sa recommandation de vote pour " Prévoyance vieillesse 2020 " et du lancement éventuel d'un référendum.
En outre, les délégué(e)s de l'USS ont, dans une autre résolution, demandé à la Poste un moratoire sur la fermeture des offices de poste.
Renseignements
- Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, 079 205 69 11
- Luca Cirigliano, secrétaire central de l'USS, responsable du droit du travail, 076 335 61 97
- Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS, responsable de la prévoyance vieillesse, 076 564 67 67
- Ewald Ackermann, service de la communication de l'USS, 079 660 36 14