L'Union syndicale suisse (USS) critique la décision prise aujourd'hui par l'Office fédéral des transports (OFT) de répartir la concession de trafic grandes lignes entre les deux entreprises de transports que sont les CFF et le BLS. Il s'agit là d'une décision de principe, même si l'OFT craint son propre " courage " et veut en rester dans un premier temps à deux lignes seulement pour le BLS. Manifestement, il n'a pas été possible de lever les doutes concernant la rentabilité et la faisabilité relativement aux lignes souhaitées en plus pas le BLS, soit Bâle-Interlaken et Bâle-Brigue.
Et ce n'est pas étonnant, car le réseau ferroviaire le plus dense de toute l'Europe ne se prête pas à des expérimentations sur fond de concurrence. L'OFT avance des arguments cousus de fil blanc lorsqu'il parle de la " plus grande utilité pour les clients " qu'aurait un tel modèle. Mais il se contente tout simplement d'affirmer sans plus cette dernière. Les liaisons directes et l'accompagnement à travers le personnel des trains sont tous deux des améliorations réalisables aussi à travers de simples directives données aux entreprises. Ce n'est en effet pas une concurrence ruineuse qui garantira le système de qualité de transports publics cadencés et aux tarifs unifiés, mais uniquement la coordination éprouvée de plusieurs opérateurs. Les entreprises sont tenues d'exploiter l'intégralité du réseau aux meilleurs coûts. Pour ce, il ne faut pas introduire plus de concurrence, mais poursuivre et approfondir les coopérations entre les entreprises de chemin de fer afin de pouvoir gérer la mobilité croissante. Ici, on a tout d'abord besoin de procéder aux investissements nécessaires dans le personnel et la technologie.
L'OFT porte atteinte au service public avec sa décision. Celle-ci n'est pas dans l'intérêt de la collectivité et très certainement pas dans celui des deux entreprises qui ont dû engager d'énormes ressources seulement pour leur course à la concession. Et elle n'est pas non plus dans l'intérêt du personnel des deux entreprises concernées. En effet, une telle concurrence induit en premier lieu une pression sur les coûts et, de ce fait, des conditions de travail dégradées.
Renseignements :
- Dore Heim, secrétaire centrale de l'USS Politique des infrastructures et de l'énergie, 079 744 93 90
- Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74