Le choc de la catastrophe nucléaire de Fukushima ne doit pas rester sans conséquence. La technologie nucléaire représente un risque existentiel inacceptable pour les travailleurs et travailleuses concernés, les équipes de sauvetage et l’humanité ainsi que l’environnement à des dizaines de milliers de kilomètres des centrales. Tchernobyl et Harrisburg n’ont pas entraîné la réaction politique qui s’imposait. Il s’agit, maintenant, de passer à l’action. Un quatrième accident maximal théorique ne doit plus se produire.
L’Union syndicale suisse (USS) demande au Parlement fédéral de décider, lors de sa session de juin, une sortie planifiée et impérative du nucléaire. Concrètement, cela signifie ceci :
- Aucune nouvelle centrale nucléaire ne doit être construite en Suisse et celles déjà existantes seront débranchées, une fois leur temps d’exploitation échu.
- Les trois centrales les plus vieilles du pays, en particulier celle de Mühleberg, qui connaît de graves lacunes en matière de sécurité, doivent immédiatement être mises hors service et son personnel actuel maintenu en emploi. Ne rien faire à cet égard est irresponsable. Les investissements effectués dans des solutions de rechange rapidement réalisables en vaudront beaucoup plus la peine que ceux demandés par les autorités pour rééquiper des vieux réacteurs.
- La sortie programmée du nucléaire nécessite une nouvelle politique énergétique systématique de la Suisse. À savoir : des quotas pour les nouvelles énergies renouvelables, des prescriptions en matière d’efficience pour les moteurs et les appareils selon la technique la plus récente et l’interdiction des chauffages électriques dévoreurs d’énergie Des installations de couplage chaleur-force de grande efficacité devront produire, de manière décentralisée, à la fois de la chaleur et de l’électricité. La sortie du nucléaire exige, en outre, le développement et la transformation de l’infrastructure de réseau.
- Le tournant énergétique est l’occasion de réaliser un progrès technologique respectueux de l’être humain. Il créera de nouvelles professions et de nouveaux emplois qualifiés, plus sûrs et plus porteurs d’avenir que l’impasse à laquelle la technologie nucléaire a conduit jusqu’à ce jour.
L’USS participera activement aux prochains débats sur ces questions en présentant des propositions concrètes. La sortie du nucléaire implique que la production d’électricité fasse l’objet d’un encadrement politique assorti d’obligations, afin de garantir un approvisionnement efficient et stable en énergie. Cela veut dire : plus de services publics et l’abandon de la libéralisation du marché de l’électricité.
L’assemblée des délégué(e)s de l’USS du 20 mai dernier a adopté é n l’unanimité dette proposition.