Notre population et les travailleurs et travailleuses doivent faire face à des défis sans précédent pour surmonter la pandémie sur le plan médical, social et économique. La crise a frappé l’ensemble de la planète de plein fouet.
En ce qui concerne la crise climatique, la situation est tout autre : annoncée depuis des décennies, elle se rapproche de plus en plus et son caractère urgent se fait toujours plus sentir. Cette crise aussi est globale et représente une menace existentielle. Mais ni les aides publiques, ni les comportements individuels, ni les innovations techniques ne pourront nous sauver demain si nous n’agissons pas aujourd’hui. La surexploitation conduit au déséquilibre des écosystèmes et c’est là que la crise climatique et les pandémies trouvent leur origine. Les catastrophes vont continuer de se multiplier si nous ne renversons pas la vapeur maintenant.
La pandémie a mis de nombreuses branches quasiment à l’arrêt : le trafic aérien est cloué au sol, le prix du pétrole en chute libre, le tourisme paralysé ; l’agriculture est en péril et la production et le transfert de biens au niveau mondial sont interrompus pour plusieurs mois. Le trafic pendulaire s’est presque éteint et celui lié aux achats transfrontaliers n’est plus possible. La qualité de l’air est meilleure, l’eau plus propre et les émissions ont chuté d’un seul coup. En revanche, le commerce en ligne a pris le dessus et les gens ont tendance à éviter les transports publics. On ne peut donc pas parler d’une évolution favorable à la protection durable du climat !
Les conséquences de la pandémie pèsent sur les salarié-e-s, et tout particulièrement sur les plus mal payés et les moins bien protégés. Elles pèsent aussi sur les familles, les personnes âgées et les plus faibles dans notre société. Des emplois sont supprimés, des indépendant-e-s perdent des commandes. Les conséquences d’un bouleversement climatique seront tout aussi dévastatrices. Mais nous pouvons aussi décider d’associer la sortie de la crise actuelle avec davantage de protection du climat.
Il faut préserver les emplois et en créer de nouveaux. La protection de la santé au travail doit être assurée et les coûts de la crise doivent être portés de manière solidaire. En tant que syndicats, nous nous engageons pour renforcer cette tendance et présenter des perspectives à long terme.
Ce qu’il faut maintenant, ce sont des investissements dans la protection de la santé des gens qui travaillent, dans les transports publics, dans la recherche et l’innovation technologique, dans la transition énergétique, dans les reconversions et la formation continue des travailleurs et travailleuses des branches en difficulté. De plus, il faut améliorer substantiellement les conditions de travail dans les domaines des soins, de la garde des enfants et de l’assistance. Toutes ces mesures apportent une meilleure stabilité au monde du travail. Notre société en sera renforcée pour faire face aux défis à venir. Et ce sera bénéfique pour le climat.
Nous nous engageons pour le climat, et à poursuivre la collaboration entre syndicats et collectifs régionaux pour le climat.
Une déclaration de l'Union syndicale suisse USS et des syndicats Unia, SSP, SEV et syndicom.