Le Conseil fédéral veut allouer un crédit d’engagement pour le financement des prestations du transport régional de voyageurs, un objet qui passera au Conseil des États le 8 mars prochain. Le but est d’offrir aux entreprises une meilleure sécurité dans leur planification. L’Union syndicale suisse (USS) soutient cette idée. Mais en ne voulant libérer les fonds prévus que par tranches de deux années, le Conseil fédéral compromet la réalisation de ses objectifs. On ne réalise pas des investissements du jour au lendemain, des délais longs et des plans financiers réalistes sont nécessaires. Et si le crédit sert à amortir des programmes d’austérité, il devient alors contreproductif.
Mais étaler sur deux ans le versement des contributions fédérales n’est pas le seul point contesté, le montant du crédit d’engagement l’est également. Les cantons et les transports publics demandent que ce dernier soit relevé à 4,104 milliards de francs. Pour arriver à ce chiffre, ils partent de l’idée que la Confédération, les cantons et les entreprises prendraient chacun un tiers du surcoût à sa charge (par rapport à la situation planifiée). C’est déjà là un compromis, car la Confédération devrait, selon la loi sur le transport de voyageurs, participer pour moitié à l’indemnisation des prestations commandées conjointement. La Commission des transports et des télécommunications du Conseil des États soutient cette demande.
L’USS s’engage pour le relèvement du crédit d’engagement destiné au transport régional de voyageurs et voyageuses. Les cantons disposeront d’une faible marge de manœuvre ces prochaines années, les gains en efficacité des entreprises ont déjà été épuisés et les usagers et usagères ne voudront pas accepter de nouvelles hausses des prix. Parallèlement, la lourde charge représentée par le réseau de communication entraîne un besoin toujours croissant d’investissements et d’entretien que l’on n’a absolument pas le droit de repousser à plus tard.