Comme on pouvait s’y attendre, la redevance de radio-télévision générale et indépendante des appareils a rapporté plus que le système « Billag » des années précédentes. Le Conseil fédéral a donc décidé de relever de 50 millions de francs le plafonnement du financement de la SSR et de doubler son soutien à l’agence Keystone-ATS, le portant ainsi à quatre millions par année. Ces hausses sont plus que bienvenues dans le contexte actuel de crise. Elles représentent aussi un signal clair en faveur du service public pour lequel œuvre la SSR, mais aussi Keystone-ATS avec ses prestations pour les médias régionaux et locaux.
Pour l’USS, il était toutefois complètement inutile de décider par la même occasion d’introduire des tarifs différenciés de redevance pour les entreprises, avec pour conséquence de faire baisser les recettes de 53 millions de francs environ. D’autant plus qu’il s’agit là d’une estimation qui ne tient même pas compte des pertes économiques provoquées par la pandémie de coronavirus dans à peu près toutes les branches.
Avec la baisse de 30 francs de la redevance pour les ménages, le Conseil fédéral tente de tenir une promesse faite lors de l’introduction de la redevance indépendante des appareils. Si les efforts du Conseil fédéral de faire profiter les entreprises et les ménages des modifications de la redevance sont compréhensibles, ils sont peut-être un peu prématurés. Car la crise des médias existait déjà avant la pandémie actuelle, même si celle-ci l’a encore aggravée : les recettes publicitaires fondent comme neige au soleil et une inversion de cette tendance est improbable. En ce moment pourtant, on voit plus que jamais à quel point des médias de service public assurés sur l’ensemble du territoire sont indispensables. Mais sans un soutien financier accru des pouvoirs publics, ces médias ne pourront pas survivre. Toutes celles et ceux qui s’opposent à un soutien étatique des médias doivent en être conscients.
L’USS salue le relèvement du plafond des revenus de la SSR de 50 millions de francs, mais elle sait que cette mesure ne donnera qu’un répit passager à la pression sur les coûts. Les emplois restent menacés dans la plus grande entreprise de médias du service public. Et pour l’ensemble des médias, les perspectives sont extrêmement précaires pour les années à venir : une action des pouvoirs publics restera nécessaire.