Le prix de la vignette autoroutière destinée au financement des routes nationales doit augmenter à 100 francs. Si le oui l’importe lors de la votation du 24 novembre prochain, les transports publics pourront aussi espérer ne pas être privés à l’avenir de la manne publique.
Le lien entre la vignette autoroutière et les transports publics ne saute pas aux yeux. Or ce lien tient au fait que les recettes supplémentaires de 305 millions de francs escomptées de la hausse de la vignette autoroutière seraient versées intégralement dans le FORTA, le futur Fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération. Ce fonds a été créé par le Conseil fédéral en guise de contreprojet à l’ « initiative vache à lait » d’auto-suisse, du TCS, de l’ACS et de l’ASTAG. Les associations automobiles demandent qu’à l’avenir toutes les taxes prélevées sur les automobilistes soient affectées exclusivement à la route. Les transports publics se verraient du même coup privés de certaines subventions. A l’heure actuelle en effet, une partie des redevances sur les carburants est affectée aux transports publics, par exemple aux NLFA ou au financement des transports publics des villes et agglomérations. C’est ainsi qu’il a été possible ces dernières années d’y financer de nouvelle lignes de tram et d’y améliorer le réseau des transports publics. Cette participation au financement des transports publics a toujours été jugée insupportable par les clubs automobiles. Leur initiative populaire est dès lors censée interdire ce financement croisé. Ils remettent aussi en cause le financement des infrastructures ferroviaires, que le Conseil fédéral et le Parlement entendent placer sur une base solide et durable avec le projet FAIF et qui fera l’objet d’une votation populaire fixée au 9 février prochain.
Le fonds routier coupe l’herbe sous les pieds des associations automobiles. Indirectement, il permet aussi aux transports publics de continuer à bénéficier des recettes provenant des redevances sur les carburants. C’est d’une urgente nécessité. En effet, la seule manière de satisfaire les besoins de mobilité d’une manière compatible avec la défense de l’environnement est de disposer d’un réseau bien développé en matière de transports publics. Ce compromis ne devrait pas être remis en cause à la première occasion en privant le fonds routier des recettes supplémentaires provenant de la vignette autoroutière. C’est pourquoi l’USS dira oui le 24 novembre à la hausse de la vignette.