L’initiative populaire « Pour une poste forte » : toujours d’actualité

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Écrit par Rolf Zimmermann

Le Conseil fédéral recommande le rejet de l’initiative « Pour une poste forte ». Rien d’étonnant à cela. Mais lorsqu’il s’agira de voter les cartes seront rebattues. En effet, cette initiative demande le maintien du réseau d’offices postaux et de la qualité de ses prestations. Et ça, le peuple, il aime. Cette initiative a été lancée par le Syndicat de la Communication (aujourd'hui syndicom, suite à sa fusion avec le syndicat comedia), avec le soutien de l’Union syndicale suisse et du Parti socialiste suisse.

En 2004, l’initiative « Services postaux pour tous » échouait face à une majorité de hasard. Le peuple ne veut pas que l’on démantèle les services postaux, car ils sont importants. C’est pourquoi, cette deuxième initiative a de bonnes chances d’être acceptée.

S’appuyant sur la grande popularité dont jouit la Poste Suisse, elle montre comment garantir des prestations de qualité. Elle propose de sauvegarder ce réseau d’offices postaux étendu à tout le pays que la politique de libéralisation menée par les autorités ne cesse de mettre en danger. Elle propose également d’en assurer la qualité à l’aide d’un personnel doté d’une bonne formation. De plus, elle garantit le financement de la Poste au moyen d’un monopole sur les lettres qui a désormais fait ses preuves, ainsi que les bénéfices d’une banque postale. Bref, elle renforce les services publics.

Ses opposants objectent que son principal but aurait déjà été atteint, parce que le Parlement a maintenu dans la loi le monopole résiduel pour les lettres de 50 grammes et moins et que la libéralisation totale proposée par le Conseil fédéral a été évitée. C’est vrai et le temps record durant lequel furent récoltées, en 2009, les signatures pour cette initiative constitue un grand record. Mais seul l’article constitutionnel demandé par cette dernière pourra mettre un terme aux absurdes visées de libéralisation et de privatisation de la Poste qui animent la droite. Et le réseau d’offices postaux ne continuera à approvisionner le pays en services postaux de grande qualité que si l’initiative s’impose dans les urnes. Sinon, la Poste restera sous pression.

Mais l’initiative assure aussi le financement des coûts du réseau postal national en prévoyant intelligemment d’y affecter les bénéfices de PostFinance appelée à devenir une vraie banque postale. En demandant que celle-ci – qui a fait ses preuves, en tant que PostFinance, durant la crise financière – soit propriété à 100 % de la Confédération, l’article constitutionnel demandé fera obstacle aux dangereuses envies de privatisation de certains. Des services publics de qualité sont, de fait, dans l’intérêt de toute la population.

Les syndicats ne sont pas les seuls à défendre des services postaux de grande qualité. Depuis 2004, date de l’échec de toute justesse de la première initiative déjà citée, le scepticisme à l’égard des libéralisations a pris de l’ampleur. Dans les pays où le marché de l’électricité a été intégralement libéralisé, mais aussi avec la libéralisation partielle du marché suisse, on a clairement vu quels sont les risques encourus. Nous allons devoir nous engager de toutes nos forces – également en vue d’une sortie du nucléaire – contre toute nouvelle libéralisation dans ce domaine. Concernant la branche postale, nous disposons, avec cette initiative, d’une proposition constructive et d’avenir.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

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Reto Wyss
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