Nous constatons que le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) n'a pas l'intention de freiner le fulgurant démantèlement des prestations de La Poste. Le rapport explicatif qui accompagne la consultation émet en effet un avis favorable sur les agences qui, aujourd'hui au nombre de 970, devront être 1 400 fin 2019. La suppression d'offices de poste va donc se poursuivre sans autre, malgré les critiques de la population et de l'artisanat.
Les revendications syndicales et politiques, qui demandent entre autres l'égalité de traitement pour le personnel des agences, des conditions de travail garanties via le partenariat social et une indemnisation couvrant les frais des agences, sont purement et simplement ignorées. Ce n'est pas acceptable. Le projet d'ordonnance ne s'attaque pas aux vrais problèmes que pose le retrait de La Poste du service universel.
Les besoins des PME sont aussi touchés, car pour elles, la réduction des prestations des agences est problématique. La stratégie de repli de La Poste représente une baisse de qualité du service public en Suisse. Les corrections proposées dans la présente révision n'y changent rien.
Ce projet de révision ne fait rien non plus pour le personnel concerné. L'USS insiste : les entreprises qui reprennent des tâches de service universel sur mandat de La Poste doivent absolument être soumises à une convention collective de travail. Pas question que La Poste, en tant qu'entreprise proche de la Confédération, et la Confédération, en tant que propriétaire, se soustraient ici à leur responsabilité.