L’Office fédéral des transports (OFT) a pris aujourd’hui une décision erronée, dangereuse et arrogante. D’un côté, l’octroi de cette concession à l’exploitant de lignes de bus longue distance Domo est totalement inutile et fera une concurrence funeste aux CFF. De l’autre, elle prend le pas sur les décisions politiques.
Au cours de la session de printemps qui commence dans une semaine, le Conseil national traitera d’une modification de la loi proposée par sa commission qui n’autorise des lignes de bus longue distance que si celles-ci ne concurrencent pas fondamentalement le trafic grandes lignes et que de manière minimale le trafic régional des personnes. Cette modification précise la disposition actuelle de la loi sur le transport de voyageurs qui n’autorise pas de concurrence économique déloyale. Le sec communiqué de presse de l’OFT n’indique pas comment il a abouti à cette décision positive. Il précise à cet égard que l’audition des cantons et des compagnies de transports concernées n’a pas permis de conclure à une concurrence déterminante au niveau régional.
C’est ce qu’on peut toujours prétendre au moment du lancement d’une ligne de bus : la capacité de transport d’un bus n’est en effet pas comparable à celle d’un train. Mais l’exemple de Flixbus en Allemagne montre à quelle vitesse cela peut évoluer. L’entreprise transporte aujourd’hui un million de passagers par an.
La décision de l’OFT met en danger le service public que les CFF assurent en Suisse. Pas seulement sur les lignes longue distance, mais aussi sur des trajets régionaux moins rentables. Le concept d’un réseau couvrant largement le territoire est ainsi remis en question. Cette décision va un jour se retourner contre la population.
La décision de l’OFT rend obsolète une autre intervention de la commission compétente du Conseil national. Celle-ci veut demander au Conseil fédéral de développer un concept national de terminaux de bus dans le but de ne pas aggraver les bouchons existants autour des gares.
Renseignements:
Dore Heim, secrétaire dirigeante de l‘USS, 079 744 93 90