L’initiative des vert’libéraux chargera de manière disproportionnée les ménages à bas revenus et mettra en danger les finances de la Confédération et de l’AVS.
Promouvoir les énergies renouvelables et faire reculer celles qui ne le sont pas comme le pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium, telle est la transition énergétique que l’Union syndicale suisse (USS) défend, tant pour des raisons écologiques que du point de vue des emplois en Suisse. Les syndicats rejettent pour plusieurs raisons l’initiative des vert’libéraux, qui veut remplacer la TVA par une taxe sur l’énergie.
Premièrement, elle augmenterait de manière disproportionnée la charge des bas revenus. En effet, ces derniers ont beaucoup moins de possibilités d’investir pour passer aux énergies renouvelables (p. ex. assainissements des bâtiments, voitures électriques, etc.). Au lieu de punir celles et ceux qui n’ont pas la possibilité de changer d’énergies, le législateur doit rendre plus accessibles celles qui sont renouvelables. L’USS ne défend les taxes sur l’énergie comme instruments d’incitation que si leur produit est restitué aux gens.
Deuxièmement, l’initiative des vert’libéraux menace les finances de la Confédération et de l’AVS. D’une part, elle rendrait les finances publiques dépendantes de ce que nous voulons dépasser. En effet, plus nous passerons des énergies non renouvelables aux énergies renouvelables, plus le produit de la taxe diminuera. Cela nécessitera, d’autre part, de relever chaque année le taux de cet impôt. Jusqu’à ce qu’il soit si élevé que les agents énergétiques non renouvelables deviendront un produit de luxe inabordable. Ou alors, la pression politique sera si forte que le taux de la taxe ne sera plus relevé. Dans les deux cas, la caisse de la Confédération et celle de l’AVS perdraient en fin de compte des milliards.
La transition énergétique et la reconversion écosociale de l’économie et de la société sont des projets porteurs d’avenir et nécessaires. Or l’initiative des vert’libéraux n’en accélère pas la réalisation. Au contraire, elle est un danger pour les finances publiques et veut concrétiser la transition énergétique sur le dos des personnes à faibles revenus. Les syndicats répondent à ce projet en appelant à lui dire clairement non le 8 mars prochain.