Si la Suisse se convertit massivement aux technologies propres – solaire, vent, géothermie, biomasse – pour sa production d’énergie, elle peut envisager la création de 100 000 nouvelles places de travail en l’espace d’une vingtaine d’années. De multiples petites et moyennes entreprises profiteront des investissements consentis, en particulier dans les régions périphériques où le potentiel des énergies renouvelables est aussi considérable que peu exploité.
La production énergétique du futur passe incontestablement par les énergies renouvelables comme par l’exploitation rationnelle et efficace de l’énergie produite. L’initiative en fournit justement les conditions-cadre nécessaires. Dans l’Union européenne, la production d'électricité est déjà assurée de manière substantielle par les énergies renouvelables, sur lesquelles se basent plus de 60 pour cent des installations nouvellement créées. Pour sa part, la Suisse bénéficie d’un avantage supplémentaire grâce à l’énergie d’origine hydraulique. Cela signifie que, dans notre pays, le potentiel des énergies renouvelables est de loin supérieur à la consommation. Et si nous parvenons à exploiter plus intelligemment les sources d’énergie indigènes, nous préserverons l'environnement tout en réalisant des économies. C’est la raison pour laquelle l'initiative exige notamment que la meilleure technologie disponible soit appliquée aux nouveaux bâtiments, véhicules et appareils.
Dans le domaine des énergies renouvelables, les vocations se multiplient. À ce jour, pas moins de 5000 projets de production d’énergie sont inscrits sur liste d'attente auprès de l’Office fédéral de l'énergie, dans l’espoir d’obtenir une subvention alors que les investissements privés se chiffrent en milliards de francs. Seulement voilà, si – en matière de recherche et développement dans ce secteur – la Suisse figure incontestablement dans le peloton de tête sur le plan international, la taille de notre marché intérieur souffre de la comparaison, avec nos voisins par exemple. Ainsi, la plupart des producteurs européens de cellules photovoltaïques se situent en Allemagne bien que nombre de brevets soient helvétiques. Preuve s’il en est que nous n’exploitons pas assez notre savoir-faire, ni notre marge de manœuvre financière. D’où l’intérêt primordial de l’initiative socialiste dont l’objectif est justement la mise en œuvre des incitations nécessaires.
Toutes les deux semaines, dans le monde entier, il se construit assez d’éoliennes pour produire autant d’énergie qu’une centrale nucléaire. Les cellules photovoltaïques deviennent toujours meilleur marché. En une journée, l'Allemagne construit autant d'installations solaires que la Suisse en une année. Les principales puissances économiques, à commencer par Berlin et Washington l'ont bien compris : pour jouer dans la cour des grands, il faut devenir un acteur de premier plan dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, un marché où les chiffres d’affaire croissent de manière exponentielle. Si la Suisse entend s’y profiler non seulement au niveau de la recherche mais aussi de la production, elle doit absolument se réveiller. Politiquement et économiquement, nous en avons les moyens. Saisissons notre chance !
L'initiative populaire fédérale « De nouveaux emplois grâce aux énergies renouvelables (Initiative cleantech) » introduit les principes suivants :
- La Confédération et les cantons, de concert avec l’économie, garantissent un approvisionnement énergétique reposant sur les énergies renouvelables.
- La Confédération soutient la promotion de l'innovation dans le domaine énergétique ainsi que les investissements privés et publics en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Cela permet la création de quelque 100 000 nouveaux emplois dans de petites et moyennes entreprises sur tout le territoire suisse.
- La Confédération légifère sur la consommation d’énergie des installations, véhicules et appareils. En ce qui concerne les prescriptions pour les nouveaux appareils, véhicules et installations, elle tient compte de la meilleure technologie disponible.
Notre pays doit se libérer de sa dépendance unilatérale au pétrole. A partir de 2030, les énergies renouvelables devront couvrir la moitié au moins des besoins énergétiques totaux de la Suisse.