Deux votes en faveur de salaires minimums en Suisse alémanique
Après les succès cantonaux en Suisse romande, les deux votes favorables de ce jour au compromis parlementaire pour un salaire minimum à Zurich et à une initiative populaire à Winterthour représentent un progrès concret pour des dizaines de milliers de personnes qui travaillent aujourd'hui encore à des salaires trop bas. Alors que les salaires réels baissent pour la troisième année consécutive, la pression en faveur d'une amélioration se fait évidemment plus forte. Concrètement, l'Union syndicale suisse demande: pas de salaire en-dessous de 5000 francs avec CFC et au moins 4500 francs pour tout le monde.
L'acceptation des salaires minimums dans les deux plus grandes villes du canton de Zurich montrent par ailleurs à quel point la motion Ettlin, votée par le Parlement, est contraire au fédéralisme et antidémocratique. Des salaires minimums dans les cantons ou les communes sont acceptables pour des raisons sociales, pour garantir la possibilité de vivre lorsqu'on travaille. Il ne doit donc pas être possible d'aller en-dessous de ces seuils comme le demande la motion. Les syndicats s'y opposeront.
Les recettes du nouvel impôt minimum doivent profiter à la population
L’adoption de la réforme fiscale de l’OCDE entraîne l’introduction d’un impôt minimum pour les grandes entreprises internationales, ce que l’Union syndicale suisse (USS) a toujours soutenu. Pendant la campagne, de très nombreux citoyen-ne-s se sont toutefois offusqués de ce que les recettes fiscales supplémentaires soient destinées à être reversées aux multinationales et aux hauts revenus. Les personnes à revenu normal, qui souffrent déjà de la hausse des primes d’assurance-maladie et des loyers, n’en verraient pas la couleur. L’USS se battra, lors de la mise en œuvre de la réforme, pour que les milliards de recettes de cet impôt profitent à l’ensemble de la population.
Soulagement après le « Oui » à la loi climat
L’USS salue vivement l’adoption de la loi sur la protection du climat. La Suisse fait ainsi enfin un pas en avant en matière de politique climatique et ancre ses objectifs climatiques dans la loi sans aucune ambiguïté. Avec l’offensive d’investissement qui vient d’être lancée pour la transformation énergétique des bâtiments et les innovations technologiques, le « virage climatique » en Suisse bénéficie enfin d’une impulsion sérieuse.
Mais d’autres mesures sont nécessaires – et vite ! Raison pour laquelle les syndicats soutiennent également l’initiative pour un fonds climat. Celle-ci exige une politique climatique publique efficace et globale à travers un renforcement du service public et des investissements dans des emplois durables et bien rémunérés. Lors de la mise en œuvre de la loi sur la protection du climat, l’USS veillera en outre scrupuleusement à ce que les subventions accordées dans le secteur du bâtiment parviennent au portemonnaie des locataires et ne soient surtout pas détournées par les propriétaires d’immeubles pour augmenter encore les loyers.