À Hong Kong, des étudiant(e)s, des syndicalistes et des partis démocratiques luttent actuellement pour l’introduction d’une vraie démocratie et le respect des droits fondamentaux politiques et autres. La confédération des syndicats de Hong Kong a aussi appelé à la grève. L’Union syndicale suisse (USS) soutient le mouvement chinois pour la démocratie et demande à la Confédération d’agir.
Depuis des décennies, la Chine connaît régulièrement des mouvements pour les droits démocratiques. Certes, depuis le massacre de la place Tiananmen, c’est-à-dire depuis la répression du mouvement démocratique sur la place de la Paix Céleste en 1989 à Péking, les dirigeants communistes chinois font brutalement taire toute opinion divergente. Mais des mouvements politiques pour la démocratie et les droits fondamentaux ne cessent pas pour autant de voir le jour. Souvent, ceux qui revendiquent plus de démocratie, la participation ainsi que le respect des droits fondamentaux et du travail sont des travailleurs et travailleuses exploités ou des étudiant(e)s.
Lutte des syndicats à Hong Kong
Or, ce que l’on a pu observer ces derniers mois à Hong Kong va plus loin que ces combats pour la participation démocratique qui renaissent à intervalles réguliers, mais ne durent, pour la plupart, pas longtemps. Dans l’ancienne colonie britannique, travailleurs, travailleuses et étudiant(e)s ainsi que représentant(e)s des partis démocratiques manifestent ensemble, et de manière coordonnée, pour que l’élection du gouvernement régional en 2017 se fasse librement. Ils ne veulent en effet pas de la farce électorale imposée par le régime de Péking, avec des candidat(e)s triés sur le volet dont le peuple ne pourrait qu’entériner l’« élection ».
En tête du mouvement pour la démocratie, aux côtés des étudiant(e)s, on trouve d’abord la confédération des syndicats de Hong Kong (Hong Kong Confederation of Trade Unions), présidée par Lee Cheuk-Yan. Celui-ci a déjà organisé des grèves pour soutenir les manifestant(e)s.
L’USS demande à la Confédération d’agir
La Suisse ne peut pas assister passivement à ce combat pour plus de démocratie et les droits fondamentaux, dans lequel des milliers de travailleurs, de travailleuses et d’étudiant(e)s s’engagent au risque de leur vie.
Notre pays a, tant avec Hong Kong qu’avec la République populaire de Chine, conclu des accords de libre-échange. En particulier, celui signé avec Hong Kong contient un catalogue étoffé de droits fondamentaux et prévoit que l’observation de standards sociaux est une condition préalable au libre-échange. Ainsi, il y est demandé aux deux États signataires que leurs systèmes économiques et sociaux soient en conformité avec la démocratie, l’État de droit, les droits humains et les libertés fondamentales politiques et relevant du droit du travail. En outre, Hong Kong est notamment tenue de respecter les conventions y relatives de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’ONU.
La Confédération doit s’engager dans les forums prévus afin d’assurer la mise en œuvre de l’accord de libre-échange pour que les Hongkongais(es) et, donc aussi les autorités continentales chinoises, respectent les obligations de droit international qu’elles ont contractées en signant cet accord. En effet, il est clair, dans une perspective suisse, qu’il ne peut y avoir de libre-échange globalisé sans respect des libertés fondamentales et des normes sociales et démocratiques. À cet effet, l’USS a fait parvenir deux requêtes en ce sens à la secrétaire d’État Ineichen-Fleisch (SECO) et au secrétaire d’État Yves Rossier (Département fédéral des affaires étrangères).
Le congrès de l’USS abordera le thème de la Chine
Le thème de la Chine est d’actualité pour l’USS. Lors de son congrès d’octobre 2014, le journaliste et syndicaliste chinois Dongfang Han de Hong Kong présentera les conflits du travail et les stratégies du mouvement des travailleurs et travailleuses chinois. Cette intervention sera l’occasion de débattre de manière approfondie du mouvement syndical et pour la démocratie, très dynamique, de ce pays. L’USS mettra à profit dans les institutions les plus diverses les connaissances ainsi acquises, afin de soutenir les collègues chinois dans leur lutte pour des conditions de travail humaines, les droits fondamentaux et la démocratie ; cela, par exemple dans le cadre de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de l’OIT.