L'USS se réjouit beaucoup de l'adoption, par l'Organisation internationale du Travail (OIT), d'une convention et d'une recommandation sur la violence dans le monde du travail. Dans une période marquée par MeToo, la Grève des femmes* et d'énormes mobilisations à travers le monde en faveur des droits des femmes, l'OIT pose un signal fort en cette année du centenaire de son existence. Il s'agit là d'un jalon d'une importance historique dans la lutte mondiale pour l'égalité des femmes. L'USS attend désormais de la Suisse qu'elle ratifie rapidement cette convention et affiche ainsi tout aussi clairement la couleur.
Près de dix ans se sont écoulés depuis que l'OIT a adopté pour la dernière fois un outil international de protection des salarié-e-s, avec la convention 189 concernant le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. Comme d'autres conventions de l'OIT, cette dernière avait rendu visible l'invisible. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que les employé-e-s domestiques sont considérés comme des salarié-e-s ayant des droits.
La nouvelle convention contre la violence et le harcèlement au travail s'attaque à un sujet que l'on préfère souvent occulter ou taire. En outre, il n'existe actuellement pas de définition admise universellement des termes " harcèlement " ou " violence " dans le monde du travail, ni de normes universelles.
Des négociations ardues
Les négociations ont duré plus de deux ans et ont été ardues. La Commission normative, composée de plus de 500 représentant-e-s de gouvernements ainsi que d'organisations syndicales et patronales, avait la mission compliquée de trouver un équilibre entre un projet de convention détaillé, mais difficile à ratifier, et un texte plus générique, mais avec moins de force de frappe contre les violations des droits humains.
C'est donc sous les applaudissements que les dernières adaptations à la recommandation connexe ont été adoptées hier. Les gouvernements et les organisations syndicales et patronales des pays membres se sont ainsi accordés sur un texte fort dans la convention et la recommandation. Ces documents incluent tous les salarié-e-s, même celles et ceux de l'économie informelle. Ils couvrent aussi la violence domestique, qui a des répercussions au travail. Les catégories de personnes plus vulnérables sont particulièrement protégées.
Les conventions de l'OIT ne sont toutefois contraignantes que lorsqu'elles ont été ratifiées par les États membres. L'USS, ses fédérations et les travailleurs et travailleuses attendent maintenant de la Suisse qu'elle ratifie cette convention rapidement et sans réserve. Et ce, d'autant plus après la Grève des femmes* qui a mis la lutte contre la violence et le harcèlement (sexuel) au cœur de ses revendications.