Plus de 50 fêtes ou manifestations du 1er Mai ont lieu aujourd’hui dans toute la Suisse à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. Les salarié-e-s exigent de meilleurs salaires et de meilleures rentes de retraite. La crise du pouvoir d’achat ne cesse de s’aggraver et les gens ont de moins en moins pour vivre. Avec la hausse des prix en général, des loyers et la flambée des primes-maladie, travailleuses et travailleurs voient leurs salaires réels fondre. Du côté des employeurs, au lieu d’augmenter les salaires, on veut au contraire que les gens travaillent encore plus et soient joignables en tout temps ! Voilà pourquoi ce 1er Mai 2023 est le début d’une contre-offensive pour de meilleurs salaires et de meilleures retraites. C’est également le prélude à la mobilisation pour la grève féministe du 14 juin. Car c’est chez les femmes que le besoin de rattrapage sur les salaires est le plus fort.
Les prix, les primes d’assurance-maladie et les loyers augmentent, alors que les salaires sont à la traîne et que les retraites vont subir de nouvelles baisses. Et pas seulement en Suisse : la question sociale et la lutte pour la répartition des richesses sont à nouveau au cœur des préoccupations sur le plan international. Dans toute l’Europe, le mouvement en faveur de meilleurs salaires et de bonnes retraites fait descendre des millions de travailleurs et travailleuses dans la rue. Depuis 133 ans, le 1er Mai symbolise les luttes pour le progrès social et le fait que cette bataille continue.
Les attaques lancées par les classes dirigeantes se poursuivent aussi, comme à l’accoutumée : leur part du gâteau n’est jamais assez grande à leur goût, en Suisse comme dans le reste du monde. Pour plein de gens qui travaillent, les salaires réels baissent actuellement parce que tout augmente. Et il paraît qu’il n’y a pas assez d’argent pour verser des salaires décents dans les métiers à majorité de femmes. Pour la place financière en revanche, des centaines de milliards sont subitement disponibles. Les grandes banques sont sauvées sans tergiverser – et sans même exiger de régulation bancaire ou de restitution des bonus versés aux managers. Ce soutien inconditionnel aux géants de la finance n’est rien d’autre qu’une injure faite à tous les salarié-e-s à qui l’on a refusé une augmentation l’année dernière, malgré la hausse du coût de la vie et des loyers, et qui ont toujours moins d’argent dans leur portemonnaie. L'échec du capitalisme de casino doit être suivi d’effets : la finance doit être au service des travailleuses et des travailleurs, pas l’inverse.
Cela vaut aussi pour les retraites : plutôt que de renforcer les profits des assurances et des banques dans les deuxième et troisième piliers, il faut une AVS forte et pas de nouvelles baisses des retraites. Avec l’initiative populaire pour une 13e rente AVS, nous pouvons faire un premier pas – modeste, mais important – dans cette direction, au lieu d’investir de nouveaux milliards dans une réforme des caisses de pensions qui impose aux actifs de payer plus… pour toucher moins. Le référendum contre la révision de la LPP doit permettre à la population d’empêcher par les urnes cette nouvelle baisse des rentes.
Un salaire doit suffire pour vivre. Les bas et moyens salaires doivent donc augmenter sensiblement. C’est dans ce but que des milliers de personnes syndiquées descendent dans la rue aujourd’hui. Avec des visions et des objectifs ambitieux, comme toujours : il faut de nouveaux progrès sociaux ! Le 1er Mai symbolise les luttes nécessaires pour obtenir des avancées sociales concrètes. Les gens qui travaillent dur devraient recevoir une plus grosse part du gâteau, et non les plus riches. D’où le caractère absolument essentiel de l’offensive syndicale sur les salaires : pas de salaire inférieur à 5000 francs par mois pour les personnes qui ont fait un apprentissage, et au moins 4500 francs pour tout le monde.
Le besoin de rattrapage est le plus grand dans les branches où les femmes sont majoritaires. Fini le temps où les femmes se contentent de salaires trop bas et de temps partiels imposés. Au contraire, la rémunération des femmes doit être revalorisée. Le travail de garde et d’assistance est aussi un travail et doit être comptabilisé dans le montant de la future rente de retraite. Les syndicats s’investissent dans cette lutte pour l’égalité le 1er Mai, et ils se mobilisent aussi pour la grève féministe du 14 juin 2023. Car la question de l’égalité est centrale : sans égalité réelle, pas de justice. C’est pourquoi nous exigeons : De meilleurs salaires. De meilleures retraites. L’égalité maintenant ! Tout le monde dans la rue le 1er Mai 2023 !