Normalement, les assurances sont censées nous protéger lorsque le besoin s’en fait sentir. Ce principe ne semble plus s’appliquer à l’assurance-chômage. Le Conseil des États a débattu durant la session d’automne de la révision de cette loi, approuvant toute une série de dégradations des prestations, entre autres en matière d’acceptabilité d’un emploi, de gains intermédiaires et de nouveaux rapports entre la durée de cotisation et le nombre des indemnités journalières. La commission de l’économie et des redevances du Conseil national l’a suivi dans cette voie. Il y a deux semaines, elle en a même remis une couche. Désormais, les indemnités des jeunes sont en ligne de mire. Les jeunes de moins de 25 ans sans obligation d’entretien ne devraient plus avoir droit qu’à 125 indemnités journalières, au lieu des 400 actuelles. Les 25 à 30 ans, toujours sans obligation d’entretien, n’en recevraient que 260, au lieu de 400. Les jeunes en fin de scolarité ne toucheraient que 90 indemnités (aujourd’hui 260), et cela seulement après un délai d’attente de trois mois. En même temps, la commission a approuvé la proposition du Conseil fédéral supprimant la possibilité, pour les cantons fortement touchés par le chômage, de demander à l’exécutif une prolongation de la durée d’indemnisation de 400 à 520 jours.
Que signifient concrètement ces décisions et ces propositions ? Tout simplement que l’on punit les victimes. Les chambres s’attaquent aux jeunes et aux chômeurs de longue durée. Ce sont justement ces deux catégories de personnes qui vont être le plus durement touchées dans l’année qui vient par le développement du chômage, mais aussi lors des prochaines crises. La thérapie utilisée marche sur la tête : ceux qui devraient être le plus protégés se voient prescrire le traitement le plus vulnérabilisant.
C’est pervers. Mais cela ne restera pas sans réponse. Si l’armada de la droite bourgeoise croit pouvoir ainsi faire route, elle se trompe. Ce cap la conduira directement sur le récif du référendum syndical.