Malgré les rendements élevés et les réserves historiquement élevées des caisses de pension, la Commission LPP veut maintenir le taux d’intérêt minimal au faible niveau de 1,25 %. Les avoirs de vieillesse des travailleuses et travailleurs continueront ainsi de se déprécier. Autrement dit, les assuré-e-s ne profiteront pas des importants bénéfices réalisés par les caisses de pensions. L’Union syndicale suisse (USS) avait appelé de ses vœux une hausse du taux d’intérêt minimal, car les rendements sont élevés, et que la situation des caisses est suffisamment bonne pour permettre une rémunération plus élevée des avoirs d’épargne. L'année dernière, les caisses de pension ont généré un rendement de 5 %, alors que le taux d'intérêt minimal est de 1,25 %. Fin août 2024, les rendements s'élevaient déjà à 7 %. Malgré cela, les associations d’employeurs et d’assureurs voulaient même baisser le taux d'intérêt minimal, tandis que les représentants des caisses de pension trouvent toutes les excuses pour éviter une hausse. Tout ceci entame sérieusement la confiance des assuré-e-s dans le 2e pilier.
La loi est on ne peut plus claire : le taux d’intérêt minimal vise à garantir que les bénéfices des caisses de pensions soient crédités aux travailleuses et travailleurs. Or ce n’est plus le cas depuis longtemps. Ainsi l’année dernière, où les caisses de pensions ont obtenu des rendements de 5 %, le taux d’intérêt minimal se situait à 1,25 %. À la fin du mois d’août, les bénéfices réalisés atteignaient déjà 7 %. Et ce n’est pas tout : près de la moitié des caisses de pensions ont déjà des réserves complètement pleines. Malgré cela, une petite majorité de la Commission LPP propose au Conseil fédéral de maintenir le taux d’intérêt minimal à son niveau actuel. Il n’y a selon elle « aucune nécessité d’agir ». Les assuré-e-s s’exposent ainsi à voir leurs avoirs de vieillesse perdre de la valeur en 2025 aussi – et par la suite à toucher des rentes encore plus basses. C’est absolument inacceptable ! L’USS s’engagera pour que le Conseil fédéral annule cette décision et augmente le taux d’intérêt minimal. L’USS s’était prononcée dans ce cadre en faveur d’une augmentation du taux d’intérêt minimal.
Les partisanes et partisans de la réforme de la LPP au sein de la Commission LPP ont montré aujourd’hui leur vrai visage : les caisses de pensions ont beau se porter au mieux, employeurs et assureurs auraient voulu ramener le taux d’intérêt minimal à 0,75 %. Ces manœuvres montrent qu’en réalité, la réforme de la LPP vise à permettre aux caisses de pensions et aux assureurs de maximiser leurs bénéfices, en versant toujours moins de prestations aux assuré-e-s. Les garanties de rentes sont volontairement maintenues à un faible niveau. Or de telles pratiques minent la confiance accordée par les travailleuses et travailleurs à la prévoyance professionnelle. On le voit bien : un refus de la réforme de la LPP s’impose le 22 septembre, afin de protéger les rentes des personnes assurées.