A la session de printemps, le Parlement doit terminer de traiter le dossier Prévoyance vieillesse 2020. L'USS ne peut accepter une réforme que si l'élimination des dernières divergences entre les deux chambres se fait sur la ligne du Conseil des Etats.
En préambule, il faut savoir qu'autant le Conseil national que celui des Etats, en ayant définitivement décidé d'augmenter l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, exigent de celles-ci un sévère démantèlement de leurs prestations, démantèlement que l'on ne peut que difficilement digérer. Ce qui ne pourrait d'ailleurs arriver que si ce recul est intégré à un projet où les points positifs l'emportent. La proposition de la commission compétente du Conseil national ne remplit pas ces conditions.
Les solutions proposées par les deux commissions sont fortement divergentes. Le Conseil national ne veut compenser les baisses de rentes dues à la réduction du taux de conversion que dans le 2e pilier. Cette solution est trop chère pour les bas revenus. En outre, cela durerait trop longtemps pour que de telles améliorations de rentes soit tangibles. Le maintien de la solution de financement qui relèverait la retraite à 67 ans est aussi inadmissible. Le Conseil des Etats mise par contre sur des rentes AVS plus élevées. Il a admis que l'AVS avait démontré tout au long de son existence qu'elle était la plus efficace et la plus stable financièrement.
Avec la proposition du Conseil des Etats, on améliorerait à nouveau l'AVS pour la première fois depuis 20 ans, grâce à la pression des syndicats. Le supplément de rentes de 840 francs par an pour les nouveaux retraité(e)s est la première augmentation forfaitaire depuis 40 ans. Le tabou sur une amélioration des rentes AVS serait ainsi brisé. L'augmentation de la retraite à 67 ans serait aussi par là-même balayée. D'autres points positifs figurent également dans ce projet, dont notamment de meilleures rentes des caisses de pension pour les personnes qui travaillent à temps partiel, un droit aux rentes de sa caisse de pension si on perd son emploi sur le tard et la consolidation du financement de l'AVS jusqu'en 2030.
En résumé: du point de vue des travailleurs et des travailleuses, il n'y a que les propositions du Conseil des Etats qui soient adéquates pour régler le problème des rentes. Il faut espérer que les préoccupations des travailleurs et des travailleuses soient prises au sérieux au Parlement et que les dernières divergences soient éliminées en suivant la ligne du Conseil des Etats. Ensuite, les délégué(e)s de l'USS devront décider le 24 mars si les divers avantages de la réforme permettent de neutraliser le recul que représente l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes.