Un homme et une femme de 55 ans et plus en conversation

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Pas de renchérissement dans l’AVS, mais 500 millions d’optimisation fiscale pour les hauts revenus ?

  • AVS
Communiqués de presse

Privatisation rampante de la prévoyance vieillesse

Le Conseil fédéral cherche à privilégier à nouveau, dans le cadre du 3e pilier, les personnes disposant de revenus élevés et dont la prévoyance vieillesse est déjà très confortable. Un tel geste constitue un affront à la population. Dernièrement encore, le Conseil fédéral et le Parlement ont refusé d’accorder la pleine compensation du renchérissement pour les rentes AVS, ce qui aurait quelque peu soulagé les nombreux seniors dont le pouvoir d’achat est sous pression. Les coûts étaient trop élevés à leurs yeux. Or peu après et en dépit d’autres mesures d’économies à l’ordre du jour, l’État aurait tout à coup assez d’argent pour réduire la charge fiscale des hauts ou très hauts revenus. Des allégements fiscaux d’un montant total de plus de 500 millions de francs sont ainsi prévus en faveur de la prévoyance privée. Soit une perte de recettes fiscales presque trois fois supérieure à ce qu’aurait coûté en 2023 la compensation du renchérissement dans l’AVS. Ce n’est rien d’autre qu’un subventionnement massif et une privatisation de la prévoyance vieillesse – au seul profit des très hauts revenus.

En effet, quiconque peut se permettre de verser le montant maximal de 7056 francs sur un compte du pilier 3a fait partie des privilégiés. Presque 90 % des ménages ne peuvent qu'en rêver. Pour les gros salaires, le 3e pilier est donc avant tout un outil d'optimisation fiscale bien commode. Si des déductions supplémentaires sont autorisées, ces gens paieront encore moins d’impôts. Et comme les barèmes de l’impôt sur le revenu sont progressifs, les économies réalisées peuvent avoisiner 30 % des montants concernés. Les avantages accordés à ces catégories de revenus sont inutiles dans une optique de politique sociale. Car en plus d’avoir une très bonne rente LPP, les managers et les cadres disposent déjà de possibilités presque illimitées d’optimisation fiscale dans le 2e pilier. Il n’y a donc certainement pas lieu de leur aménager des niches fiscales supplémentaires dans le 3e pilier.

L’USS se battra de toutes ses forces contre le projet d’extension du 3e pilier présenté aujourd’hui. En effet, ce sont principalement les ménages ayant un revenu net de 150 000 francs et plus qui effectuent dans le 3e pilier des versements donnant droit à une déduction fiscale. Les bas et moyens revenus, comme les facteurs ou le personnel de vente, n’ont guère les moyens de cotiser au 3e pilier, ayant besoin de leur argent pour vivre. Les gens aux revenus ordinaires ou faibles sont ainsi livrés à eux-mêmes face à l’explosion des primes des caisses-maladie, des loyers et des prix en général. Le 3 mars 2024, le peuple suisse aura la possibilité de corriger cette politique en matière de rentes hostile à la population, en acceptation l’initiative pour une 13e rente AVS.
 

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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Gabriela Medici
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