Bloc opératoire avec médecins

Photo: © Santiago Nunez / photocase.de

 

Pas de bénéfices avec l’argent des primes !

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Écrit par Reto Wyss

Il faut stopper le lobby des caisses-maladie

Alors que les choses s’étaient, brièvement, quelque peu calmées avec lui, le lobby des caisses-maladie s’est à nouveau fait remarquer de manière impressionnante en menant un « raid surprise » à la Commission fédérale de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS). Cette dernière a en effet accepté lors de sa dernière réunion une proposition du PLR autorisant légalement les caisses-maladie à réaliser des bénéfices dans l’assurance de base, c’est-à-dire à empocher de l’argent provenant des primes.

Concrètement, l’article de loi adopté signifie que les assureurs qui conviendront avec les fournisseurs de prestations (hôpitaux, cabinets médicaux, etc.) de prix inférieurs aux tarifs officiellement négociés disposeraient librement de 25 % des économies réalisées par ce biais. Totalement inacceptable ! De fait, il n’est, comme cela va de soi, pas permis de faire des bénéfices dans les assurances sociales. La loi en vigueur le dit de manière claire et nette. Comment s’imaginer, par exemple, qu’une partie de la rente AVS soit retenue parce que le prix du pain aurait baissé et qu’ainsi, par exemple, l’on octroierait de généreuses hausses de salaires aux cadres mêmes de cette dernière ?! Et oui, cela fait vraiment tiré par les cheveux.

Il faut donc absolument stopper cette attaque contre l’interdiction de réaliser des bénéfices que prévoit la loi sur l’assurance-maladie ; et cela, déjà au niveau du Parlement, lors de sa prochaine session d’hiver. Qu’année après année, des bénéfices exorbitants soient engrangés avec les assurances complémentaires est déjà suffisamment scandaleux. Car il ne s’agit pas non plus là tout simplement d’une règle de la liberté économique. Chaque franc de bénéfice engendré par les assurances complémentaires doit aussi être en partie payé avec de l’argent provenant des primes de l’assurance de base. Cela, parce que la majorité des frais médicaux d’une personne assurée au plan privé est prise en charge par l’assurance de base. Il faut aussi que cela s’arrête !

Restent encore 75 % des économies réalisées comme décrit plus haut : ceux-ci devraient, selon la proposition du PLR, servir par exemple à augmenter les réserves. Comme par hasard ! On a appris il y a quelques semaines que, malgré la pandémie, les caisses-maladie étaient assises sur une montagne de réserves de plus de 11 milliards de francs. Cet argent, ce n’est rien d’autre que les primes individuelles trop élevées des années passées ! Or la charge que représentent les primes pour les ménages de Suisse devient toujours plus insupportable et, en conséquence, les problèmes de pouvoir d’achat gagnent en importance, précisément en cette période de crise économique. C’est pour cela que l’Union syndicale suisse (USS) demande qu’au moins la moitié de ces 11 milliards de francs soit immédiatement rétrocédée à la population. Une chose est tout à fait certaine, c’est qu’il n’y a pas lieu d’accumuler encore plus de réserves, comme le PLR l’a demandé à la CSSS.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

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Reto Wyss
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